Le 9 juillet 2024, choc dans le secteur bancaire haïtien ! Citibank, présente dans le pays depuis près d’un demi-siècle, a annoncé son retrait sur le marché haïtien. La banque américaine justifie son départ par une baisse de l’activité internationale et une diminution de la demande pour ses services. Loin d’être anodine, cette décision soulève des inquiétudes quant à l’état de l’économie locale.
Citibank : fin d’une présence historique en Haïti
Citibank, dernière banque internationale encore active en Haïti, a invoqué des raisons économiques pour expliquer son départ. La crise économique et sécuritaire qui sévit depuis 2018 a rendu les investissements bancaires de plus en plus risqués et peu rentables. Enomy Germain, professeur d’économie à l’université d’Haïti, explique :
“C’est un pays qui a des difficultés inhérentes et qui n’arrive pas à maintenir les investissements en son sein.“
La fermeture de Citibank en Haïti, bien que symboliquement forte, ne devrait pas bouleverser le quotidien de la population. Cette institution financière, qui se classait avant-dernière parmi les huit banques commerciales du pays, ne détenait qu’une part de marché inférieure à 2%. Son activité était essentiellement focalisée sur les services aux entreprises, limitant ainsi l’impact direct sur les particuliers. Enomy Germain précise :
“Cette banque a servi exclusivement des entreprises et pas des individus haïtiens.“
Un (pas bon) signal pour les investisseurs étranger !
Le départ de Citibank s’inscrit dans une série de retraits d’institutions financières internationales d’Haïti. En février dernier, Finca, spécialisée dans les microcrédits, avait également mis fin à son contrat avec la Banque de la République d’Haïti après 35 ans de présence. Ces retraits successifs alimentent les rumeurs de faillites bancaires et renforcent les craintes quant à la stabilité économique du pays. Enomy Germain ajoute :
“Il y a des rumeurs de faillites bancaires et quand une banque laisse le pays, cela laisse croire que les rumeurs sont fondées.“



