Par la rédaction — 4 août 2025
Une tradition martiniquaise toujours vivante
Du 27 juillet au 3 août 2025, la Martinique a vibré au rythme de la 39ᵉ édition du Tour des Yoles Rondes. Cette compétition, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, a réuni 15 équipages autour de l’île pour un parcours en huit étapes, dans une ambiance mêlant ferveur populaire et technicité sportive.
Malgré deux absences notables — Zizitata et l’équipage GFA Caraïbes fusionné avec Univers du Pneus — le plateau est resté relevé, avec des équipes phares comme SARA Auto Distribution, UFR‑Chanflor et Cottrell‑Leader Mat.
Huit étapes, un suspense permanent
Le parcours 2025 a conduit les yoles à travers les côtes martiniquaises :
- Diamant → Rivière-Pilote (27 juillet)
- Rivière-Pilote → Sainte-Anne (28 juillet)
- Sainte-Anne → Vauclin (29 juillet)
- Vauclin → François (30 juillet)
- François → Sainte-Marie (31 juillet)
- Sainte-Marie → Saint-Pierre (1ᵉʳ août)
- Saint-Pierre → Fort-de-France (2 août)
- Fort-de-France → Diamant (3 août)
La 7ᵉ étape, entre Saint-Pierre et Fort-de-France, a marqué un tournant : SARA Auto Distribution s’est imposée avec un temps de 2h37:03, revêtant le maillot rouge de leader et creusant un écart précieux.
Un final sous haute tension
La 8ᵉ et dernière étape a vu UFR‑Chanflor s’imposer, dans une ultime démonstration de puissance et de maîtrise. Mais l’avance cumulée de SARA Auto Distribution semblait suffisante pour lui assurer la victoire au général.
Le classement provisoire annonçait SARA vainqueur avec seulement cinq secondes d’avance sur UFR‑Chanflor.
Des réclamations qui suspendent le verdict
Peu après l’arrivée, des réclamations ont été déposées concernant certains incidents techniques et manœuvres en course.
En conséquence, l’annonce officielle du classement final a été reportée, plongeant la Martinique dans un suspense prolongé. Les autorités sportives devraient trancher dans les prochains jours.
Un Tour 2025 à la hauteur de son héritage
Au-delà de l’enjeu sportif, cette édition a confirmé la place centrale des yoles rondes dans la culture martiniquaise. Des milliers de spectateurs ont suivi la course depuis les côtes, tandis que les médias locaux ont assuré une couverture quasi continue.
Malgré l’incertitude du podium, le Tour 2025 aura offert un spectacle de haut niveau, alliant compétition acharnée, maîtrise technique et fête populaire.
Tour des Yoles Rondes 2025 : portraits de patrons et immersion dans l’ambiance populaire
Patrons emblématiques : maîtrise et héritage
Marc‑Daniel Labourg, patron d’UFR‑Chanflor et successeur de Félix Mérine, figure historique du Robert, a confirmé son statut de capitaine expérimenté et stratège. Fidèle au style de son équipe, il combine une lecture fine du vent, des choix audacieux d’itinéraires et une gestion rigoureuse de son équipage.
Alexis Grégoire, capitaine de SARA Auto Distribution, s’est imposé comme un meneur dynamique et exigeant. Il a su transformer sa yole en véritable machine à gagner grâce à une discipline stricte et une connaissance approfondie des plans d’eau, qui ont permis à SARA de rester dans le trio de tête depuis plusieurs éditions.
François Carène, à la tête de Cottrell‑Leader Mat, reste moins médiatisé mais n’en demeure pas moins un redoutable tacticien. Ses trajectoires audacieuses et sa maîtrise des conditions difficiles confirment que son équipe reste un outsider dangereux.
L’ambiance populaire : villages, musique et ferveur
Chaque étape du Tour est aussi un événement festif. Les villages d’arrivée se transforment en lieux de rencontre où se mêlent marchés éphémères, artisanat, spécialités culinaires et rhums locaux. Les soirées sont rythmées par des concerts et animations où la biguine, le zouk et les tambours résonnent jusqu’à la nuit.
Les spectateurs se massent sur les plages, les mornes et les jetées pour suivre la course, jumelles et drapeaux à la main. Sur l’eau, les navires accompagnateurs, allant des canots aux catamarans touristiques, transforment la mer en un immense stade flottant.
Un lien fort entre sport et identité
Le Tour n’est pas seulement une compétition : il est aussi un vecteur d’identité martiniquaise. Chaque yole incarne une commune, et chaque victoire est vécue comme une fierté collective. Depuis près de quarante ans, cette course est devenue un symbole de persévérance et de cohésion, autant qu’un rendez‑vous sportif incontournable.