Ce mardi, la rentrée a sonné pour les lycées agricoles du territoire. Le préfet Étienne Desplanques a accompagné les jeunes élèves notamment au Robert, au lycée agricole du Four-à-Chaux.
Les cartables ont désormais remplacé les glacières et autres sacs de plage. Le début du mois de septembre rime avec rentrée. Les élèves ont fait leur rentrée mais pas que. Le préfet, Étienne Desplanques s’est invité à la rentrée des établissements d’enseignement de la filière agricole. Mains gantées et pelle en main, le haut fonctionnaire s’est attelé à planter symboliquement un caféier. Il a commencé sa tournée par le lycée agricole du Robert au Four-à-Chaux puis par le Legta de Croix-Rivail. Un choix assumé de mettre en valeur la filière agricole.
Une rentrée pour 500 élèves ce mardi
Près de 500 élèves ont rejoint les bancs d’un des cinq établissements du territoire consacrés à l’enseignement de la filière agricole.
« Ce sont des établissements d’excellence, veut souligner Étienne Desplanques. Il ne s’agit pas uniquement d’apprendre à exploiter une exploitation agricole. C’est beaucoup plus large. »
En effet, ces établissements offrent des filières post-bac qui peuvent mener à des écoles d’ingénieurs notamment. Les domaines de formations sont divers. Ils vont de l’aide à la personne, à la cosmétique en passant par l’environnement. « Tous ces métiers ont besoin de jeunes déterminés pour apprendre des métiers qui sont exigeants mais dans lesquels il y a énormément de besoins. Ces métiers paient bien. » Une filière qui reste encore peu connue au goût du préfet.
« Même si nous arrivons à stabiliser les effectifs, on a besoin de plus d’élèves dans l’enseignement agricole. »
Jordan Bourbon, 20 ans, fait partie des élèves de l’établissement robertin. Il est en terminale et sait déjà vers où il compte s’orienter la cosmétique et a un avis bien tranché : « L’agriculture permet de nourrir un peuple. C’est un secteur primordial et c’est la raison pour laquelle je me suis engagé dans ce domaine en particulier dans la transformation. Cela permet de donner une plus value. »
Dans son bilan économique de 2023, l’Insee qualifiait le secteur en baisse. « En Martinique, la filière agricole reste en difficulté en 2023. L’année 2023 est à nouveau marquée par des conditions météorologiques défavorables qui affectent les rendements. La production de bananes recule tandis que la production de cannes retrouve un niveau habituel après une année 2022 difficile. Les productions de fruits et légumes et la production animale diminuent, seule la volaille continue sa progression. » Mais le préfet l’assure, le secteur agricole est une filière d’avenir. Selon lui, ces métiers vont changer dans les années à venir.
« Ces métiers vont surfer sur l’engouement que l’on a pour l’autonomie alimentaire et qui est très justifiée. La génération qui entre dans l’enseignement agricole exercera des métiers très différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui, plus en phase avec les besoins des Martiniquais. »
L’attractivité: un défi à renouveler chaque année
Le lycée du Robert est un lycée des métiers du vivant. « On n’est pas sur l’agriculture de production comme l’élevage ou la canne », note le directeur de l’établissement, Vincent Ripoche. Afin d’augmenter son attractivité auprès des jeunes, le lycée robertin joue sur cette singularité.
« L’attractivité est un travail qu’il faut remettre chaque année en route dans les collèges et les lycées. »
L’établissement compte pour sa rentrée 250 jeunes de troisième jusqu’à la licence.
Malgré des effectifs estudiantins stables, le secteur peine à séduire les jeunes étudiants. « Il faut qu’on arrive à changer notre façon de penser. Les études théoriques sont vues comme valorisantes alors qu’en vérité ce qui permet de construire de belles carrières c’est d’apprendre des métiers très concrets », explique le préfet.
Laurianne Nomel