La Collectivité territoriale de Martinique assure que la dynamique de préparation est intacte. Des rumeurs de report liées au contexte politique national avaient en effet couru.
Fort-de-France, le 4 septembre 2025.
À trois semaines de la date initialement fixée du 25 septembre, le Congrès des élus de Martinique apparaît à la fois comme une étape décisive et un casse-tête politique. Alors que plusieurs médias locaux ont évoqué un possible décalage de la réunion en raison de l’agenda parlementaire national, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) a publié un communiqué réaffirmant la « large adhésion » obtenue et la « volonté de consensus » qui se dégage des consultations menées ces dernières semaines.
Un consensus revendiqué autour de l’évolution institutionnelle
Dans leur déclaration conjointe, Serge Letchimy, président du Conseil exécutif, et Jean-Claude Duverger, premier vice-président de l’Assemblée, affirment que le Congrès doit marquer une étape « nécessaire » pour sortir d’un modèle économique « fondé sur l’interdépendance vis-à-vis de la France hexagonale ».
L’objectif affiché est de « poser un cadre de différenciation » permettant à la Martinique de disposer de compétences législatives et réglementaires élargies, tant dans les domaines propres à la Collectivité que dans ceux partagés avec l’État.
Une contradiction avec les informations de presse
Quelques jours plus tôt, plusieurs organes de presse avaient pourtant annoncé que le Congrès pourrait être repoussé, voire reporté à octobre. En cause : le calendrier national chargé, marqué par l’examen du projet de budget 2026 et de la proposition de loi contre la vie chère portée par Manuel Valls, qui mobiliseraient les parlementaires ultramarins à Paris.
Un enjeu de crédibilité politique
Au-delà du calendrier, l’enjeu est d’éviter que la préparation du Congrès ne paraisse fragilisée. L’exécutif territorial insiste sur la « co-construction » et le « respect du pluralisme » pour montrer que le processus est soutenu non seulement par les élus, mais aussi par les représentants économiques, sociaux et associatifs.
Dans un contexte où la défiance envers les institutions reste forte en Martinique, la CTM cherche à présenter l’évolution institutionnelle non comme une posture idéologique, mais comme une réponse concrète aux besoins économiques et sociaux.
Entre consensus local et incertitudes nationales
Le contraste entre le discours officiel et les informations de presse illustre une tension récurrente : comment concilier un calendrier politique local avec les impératifs d’un agenda parlementaire dominé par Paris ?
Pour les dirigeants de la CTM, maintenir l’idée d’un consensus et d’une continuité est essentiel afin de ne pas donner l’image d’un Congrès fragilisé. Mais l’absence probable d’une partie des parlementaires lors de la date prévue pose une question de fond : le Congrès pourra-t-il, dans ces conditions, assumer son ambition de « projet global de transformation » sans être relégué au rang de rendez-vous symbolique ?
Jean-Paul Blois.



