La préfecture a présenté jeudi, un fonds d’aide destiné aux entreprises ayant subi un préjudice économique lors des exactions en marge des manifestations contre la vie chère, fin de l’année 2024. Le montant de l’aide pourra s’élever à 10 000 euros.
Fin d’année 2024. La Martinique vit au rythme des barrages dans les ronds-points et autres axes routiers bloqués. En marge des protestations contre la vie chère, les exactions se multiplient. Des commerces sont pillés et incendiés. Un couvre-feu est décrété.
Un an après, le gouvernement met en place une aide financière aux entreprises touchées par ces événements. Elles peuvent être demandées depuis ce jeudi, 12h30. Les entreprises martiniquaises pourront solliciter cette aide à un guichet qui sera ouvert durant deux mois.
« L’objectif est de pouvoir mobiliser un maximum d’entreprises concernées »
explique Étienne Desplanques, le préfet. Cette aide, bien qu’une première dans le territoire, s’inspire du fonds de secours qui avait été mis en place durant le Covid. L’État entend toucher les entreprises touchées par les couvre-feux, les routes bloquées et les zones dans lesquels les clients ne se rendaient plus. « Toutes ces entreprises ont vu leur baisse du chiffre d’affaires. Le but est de leur faire bénéficier de ce coup de pouce. » Le dispositif d’aide a été conçu pour être le plus accessible possible. Tout se fait de manière dématérialisée. Volonté est faite de la part de l’État de ne pas discriminer les secteurs.
« Notre souhait est d’ouvrir le plus large possible puisque nous sommes face à des cas qui sont très différents »
, indique le préfet. Des conditions sont à remplir pour cocher les cases de l’aide financière. Selon Étienne Desplanques, toutes entreprises remplissant ses conditions bénéficieront de ce coup de pouce de trésorerie.
Le décret du 7 août 2025 a institué cette aide financière. Pour les demandes des entreprises tout se passera sur le site du Trésor public, impots.gouv.fr. Elles ne pourront être dédommagées que pour les pertes de chiffres d’affaires d’octobre et novembre. En effet, il faudra justifier d’une perte d’au moins 50% de son chiffre d’affaires en octobre et de 25% en novembre. Le montant maximum alloué est plafonné à 10 000 euros par entreprise. Les entreprises doivent appartenir à la catégorie des TMPE (Très petites et moyennes entreprises) ce qui exclut celles qui emploient plus de 250 salariés et engrangent plus de 250 millions de chiffre d’affaires. Des associations pourront bénéficier de cette aide à condition qu’elles soient soumises à l’impôt sur les sociétés. En revanche sont exclues les entreprises qui ne seront pas à jour de leurs obligations fiscales et sociales sauf si elles font l’objet d’un plan de règlement qui est respecté.
La CCI estime à 300 le nombre d’entreprises affectées par les troubles à l’ordre public d’octobre et novembre 2024 et évalue à 100 millions d’euros les dégâts matériels.
« Le nombre d’entreprises qui ont subi des dommages collatéraux est sans doute beaucoup plus important. Il suffit de regarder le nombre de défaillances d’entreprises »
s’inquiète Franck Zameo, secrétaire général de la chambre de commerce. « Plus qu’un coup de pouce, c’est une marque de reconnaissance des difficultés traversées par les entreprises », explique Catherine Rodap, présidente du Medef. « Les principaux partenaires économiques ont été associés à la réflexion menant à ce fonds d’indemnisation », c’est ce que tient à souligner Céline Rose, président de la CPME.
Les dernières demandes pourront être formulées jusqu’au 30 novembre 2025.
Numéro dédié : 0 806 000 241
Laurianne Nomel