Le parti présidentiel consolide sa majorité
Le parti La Libertad Avanza du président Javier Milei a remporté une large victoire lors des élections législatives de mi-mandat en Argentine. Avec plus de 40 % des voix, il devance nettement la coalition péroniste Fuerza Patria, créditée de 31 %, selon les résultats partiels publiés dimanche soir. Ce scrutin, qui visait à renouveler la moitié des 127 sièges de la Chambre des députés et un tiers des sénateurs, confirme la solidité du camp libertarien malgré deux ans d’une politique d’austérité controversée. La Libertad Avanza remporte 64 nouveaux sièges de députés et 13 de sénateurs sur les 24 en jeu, consolidant ainsi son assise parlementaire.
Une victoire inattendue après deux ans d’austérité
Cette victoire constitue une surprise politique majeure pour un gouvernement fragilisé par une inflation encore supérieure à 100 % et une hausse du chômage. Les sondages annonçaient une érosion du soutien au président Milei, élu en 2023 sur un programme de réduction drastique de l’État, de libéralisation économique et de rupture avec le péronisme historique. Mais les électeurs semblent avoir réaffirmé leur confiance dans le dirigeant libertarien, convaincus que les réformes radicales engagées — suppression de subventions publiques, dollarisation partielle de l’économie, privatisations et réduction du nombre de ministères — constituent le prix nécessaire pour stabiliser le pays.
Un message clair à l’opposition péroniste
Le péronisme, longtemps hégémonique dans la vie politique argentine, sort affaibli. Le mouvement Fuerza Patria, héritier du kirchnérisme, n’a pas réussi à remobiliser son électorat populaire ni à capitaliser sur la hausse du coût de la vie. Les bastions historiques du péronisme, notamment Buenos Aires, ont basculé ou se sont fortement rétrécis. Pour la première fois depuis deux décennies, le parti présidentiel l’emporte dans la capitale, habituellement acquise à la gauche.
« Merci à tous ceux qui continuent de soutenir les idéaux de la liberté. C’est un jour historique pour l’Argentine », a déclaré Javier Milei, dimanche soir, depuis le quartier général de son parti à Buenos Aires, entouré de ses proches et de sa sœur Karina Milei, secrétaire générale de la Présidence.
Des scandales qui n’ont pas entamé la dynamique
Cette victoire intervient malgré plusieurs revers récents : une défaite lors d’élections locales en Patagonie et un scandale de corruption impliquant Karina Milei, accusée d’avoir favorisé des entreprises proches du pouvoir. Ces affaires n’ont manifestement pas entamé l’image d’un président perçu comme antisystème, ni la confiance d’un électorat désabusé par quarante ans d’instabilité politique et monétaire.
Un signal aux marchés et à Washington
La victoire du camp libertarien a été accueillie positivement par les marchés financiers, qui y voient le signe d’une continuité économique et d’une discipline budgétaire renforcée. Le peso argentin a brièvement progressé sur le marché parallèle, et plusieurs analystes estiment que ce résultat pourrait rassurer les investisseurs étrangers. Les États-Unis, partenaires économiques privilégiés de Buenos Aires depuis l’élection de Milei, devraient y voir un gage de stabilité dans un contexte régional marqué par le retour des populismes.
Une gouvernance renforcée mais sous tension sociale
Avec cette majorité élargie, Javier Milei dispose désormais d’une marge de manœuvre politique accrue pour poursuivre ses réformes structurelles. Mais il devra composer avec une contestation sociale croissante et un mécontentement latent dans les classes moyennes appauvries. La question sera désormais de savoir si le président libertarien saura transformer ce succès électoral en gouvernance durable, sans fracturer davantage une société déjà épuisée par la rigueur.
Les réformes clés de Javier Milei depuis 2023
| Mesure | Effets principaux |
| Suppression de 10 ministères | Réduction des dépenses publiques et recentrage sur les fonctions régaliennes |
| Dollarisation partielle de l’économie | Stabilisation du peso et réduction de l’inflation à moyen terme |
| Privatisations d’entreprises publiques | Entrée de capitaux étrangers et désengagement de l’État |
| Réduction des subventions | Diminution du déficit budgétaire mais hausse du coût de la vie |
| Accord commercial renforcé avec les États-Unis | Accroissement des exportations agricoles et minières |



