Dans le respect de sa vocation démocratique et de son engagement constant à offrir un espace d’expression pluraliste, ANTILLA publie aujourd’hui une tribune transmise par un collectif de citoyens dont les identités sont connues de la rédaction. Il ne s’agit pas ici d’un éditorial ni d’une prise de position de notre journal, mais de l’expression libre et argumentée de contributeurs engagés, soucieux de participer au débat public. Fidèles à notre ligne, nous estimons que la confrontation des idées, la diversité des lectures et la liberté de parole sont des piliers essentiels de la démocratie martiniquaise. C’est à ce titre — et uniquement à ce titre — que nous ouvrons nos pages à cette contribution.
TRIBUNE
UNE AFFAIRE INÉDITE ET EFFRAYANTE
UN HOMME JETÉ EN PÂTURE POUR AVOIR EXERCÉ UN DROIT À LA RETRAITE
QUE LA LOI RECONNAÎT À TOUS
La raison vacille quand l’ignorance, la politique et l’emballement médiatique fabriquent un faux scandale.
Depuis plusieurs semaines, un récit simpliste, violent et pétri d’ignorance circule dans les médias et les réseaux sociaux : on voudrait faire croire que la réquisition du parquet vaut condamnation, que la complexité administrative est une fraude et qu’un homme serait devenu “voleur” pour avoir demandé… sa retraite.
OUI : SA RETRAITE, OBTENUE EN SUIVANT UN PARCOURS ADMINISTRATIF CONFORME AUX RÈGLES PARFOIS COMPLEXES.
Cette même retraite anticipée dont plus de 800 agents bénéficient depuis près de quarante ans, dans un dispositif entamé en 1987 par Aimé Césaire, structuré et mis en place en 2002.
1. On accuse sans comprendre ; on juge sans lire.
Les articles qui circulent témoignent d’une ignorance totale du droit. Les commentateurs improvisés oublient tout : le droit des fonctionnaires, le statut des élus, la jurisprudence du Conseil d’État, les règles de la CNRACL, quarante ans de pratiques administratives locales.
Ils ignorent que Serge Letchimy est resté fonctionnaire sans interruption depuis 2001, placé en disponibilité puis en détachement. Ils ignorent que le Conseil d’État, en 2003, a affirmé qu’un parlementaire peut être réintégré brièvement pour liquider sa retraite sans exercer de fonction. Ils ignorent que l’indemnité parlementaire est cumulable avec la pension CNRACL. Et pourtant ils condamnent.
2. UNE PROCÉDURE DE RETRAITE TRANSFORMÉE EN “AFFAIRE PÉNALE”.
Ce qui est présenté comme un “montage” n’est en réalité que l’application de procédures complexes : statut de la fonction publique, circulaires DGAFP, fiches CNRACL, jurisprudence administrative.
Les trois mois de réintégration ne sont pas un “emploi fictif”. Le Conseil d’État l’a dit : le traitement d’un agent réintégré pour retraite n’est pas un salaire pour travail, mais la contrepartie statutaire de la position d’activité.
3. Les détracteurs ajoutent de la confusion à un imbroglio administratif ancien.
Une pratique vieille de 38 ans, appliquée à 800 agents, confirmée par des délibérations successives, jamais contestée par le contrôle de légalité, seulement critiquée en 2020 par la CRC, est soudain rendue délictueuse… mais pour un seul homme.
Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas les 800 autres agents concernés ?
4. Condamner un homme parce qu’il a suivi les règles.
Oui, le dossier est complexe, la CNRACL exigeante, les règles techniques. Serge Letchimy a suivi toutes les règles, exactement comme tous les agents concernés depuis quarante ans. Ayant atteint l’âge légal, il a demandé à exercer son droit à la retraite. Rien de plus.
5. Alors pourquoi ce déchaînement médiatique ?
La réponse est politique, pas juridique. Une réquisition du parquet n’est pas un jugement. C’est une thèse à charge. Ceux qui s’en servent pour condamner avant la justice dévoilent leurs intentions réelles.
6. On salit un homme par ignorance et stratégie politique.
On efface quarante ans de pratiques administratives, 800 bénéficiaires, les 200 agents identifiés par la CRC. Il est temps que la justice tranche en toute impartialité.
ON A TENTÉ DE TRANSFORMER UN DROIT EN AFFAIRE SUSPECTE. LA VÉRITÉ JURIDIQUE FINIRA PAR S’IMPOSER.
Un collectif de citoyens scandalisés par la désinformation



