Un chantier aux multiples défis en Martinique
Quatorze antennes paraboliques satellitaires sont actuellement en cours d’installation sur un terrain situé à proximité de l’aéroport du Lamentin. Leur vocation : améliorer le réseau et la couverture numérique des Caraïbes, aussi bien en mer que sur terre. Pour mener à bien ce projet d’envergure, Caraïb Moter, Sogea Martinique et Bachy Balineau Antilles Guyane conjuguent leurs expertises dans une coordination exemplaire.
Des contraintes environnementales fortes
Le terrain retenu par Orange et son client One Web répondait parfaitement aux exigences du projet : une surface plane, une orientation optimale, une visibilité dégagée et une proximité immédiate avec les infrastructures fibre existantes.
Mais cette parcelle abrite également des espèces endémiques dont la protection est indispensable, parmi lesquelles le poisson gale, la bécassine de Wilson et l’anolis de Martinique.
« Le projet étant soumis à la loi sur l’eau, la DEAL nous a transmis un cahier des charges très strict et organise régulièrement des visites pour s’assurer que tout est mis en œuvre pour préserver l’habitat des animaux »
, précise Gladys Pelage, ingénieure travaux chez Caraïb Moter Martinique.
La présence de cannes d’eau, plantes exotiques envahissantes, a nécessité un traitement minutieux des sols :
« Nous avons dû nous assurer de bien débarrasser les terres de leurs rhizomes avant de les évacuer. Les parties aériennes ont été stockées et laissées sécher dans une zone définie et isolée du sol », ajoute-t-elle.
Le terrassement des berges des rivières traversant la parcelle a également dû être adapté afin de ne pas perturber les espèces aquatiques présentes.
Des défis techniques majeurs
Au-delà des contraintes environnementales, le chantier se déroule dans une zone soumise à la servitude aéronautique de l’aéroport du Lamentin. Les opérations de forage ont dû être strictement encadrées.
« Le mât de la foreuse avoisine les 30 mètres, ce qui dépasse les limites imposées par la réglementation aéronautique. Pour certains satellites, Bachy Balineau Antilles Guyane, chargé des fondations profondes, a dû intervenir dans des créneaux horaires définis et replier son matériel après chaque intervention »,
explique Gladys Pelage.
Autre défi d’envergure : la réalisation des massifs béton servant de support aux antennes. Une précision absolue était requise.
« Exigence et précision : ce sont les maîtres mots de cette opération », souligne Marion Dubois, conductrice de travaux chez Sogea Martinique. La présence d’inserts dans les massifs nécessitait une rigueur extrême. Les tolérances au millimètre imposaient un contrôle systématique de chaque élément, validé par le client avant coulage.
Même niveau d’exigence pour le gros œuvre du bâtiment technique, où chaque ferraillage et chaque qualité de béton faisaient l’objet d’une vérification approfondie.
Cet ensemble de défis – environnementaux, techniques et organisationnels – témoigne de la complexité d’un chantier stratégique pour l’avenir numérique de la région caribéenne. Grâce à la coordination des équipes et au respect strict des contraintes, ce projet illustre la capacité des entreprises martiniquaises à mener des opérations de haute précision dans un environnement sensible.