Tout s’empile…
La violence, l’insécurité, la délinquance, le narcotrafic, l’augmentation continue de l’offre de drogue, la circulation accélérée des armes à feu, les règlements de compte, les meurtres à répétition, les assassinats en série, les homicides, les braquages et une forme de macoutisme social apparu avec les barrages, les blocages, les incendies sont un frein supplémentaire à la prise de conscience nationale.
Aussi longtemps que la violence et l’insécurité perdureront, voire s’aggraveront, il n’y aura aucune progression sur le chemin menant à l’indépendance. Le marasme politique est un antidote puissant à la conquête de la souveraineté.
De quoi obérer toute prise de responsabilité supplémentaire.
L’incurie, l’impéritie, la gestion des finances locales en grave déconnexion avec les exigences du peuple, les errements idéologiques constatés chez de nombreux élus empêchent toute audace institutionnelle. L’incapacité à mettre en œuvre des solutions structurelles doublées de l’impuissance à accompagner les évolutions, et souvent les dérives, de la société plombent toute audace statutaire. L’emportent chez Ti Sonson le repli, la frilosité et le besoin d’un fort principe de précaution face aux défis de l’avenir. Le tout corrélé à une baisse substantielle de la natalité endogène. Les chiffres en attestent: la population rétrécit comme peau de chagrin. Et vieillit.
Tendance lourde combinée aux peurs dues aux risques naturels. La multiplication des phénomènes est patente: cyclones, tsunamis, séismes, éruptions volcaniques.
Comment se départir dans un tel contexte d’une demande croissante de solidarité nationale française et de l’attente de secours venus de l’autre bord en cas de scénario catastrophe? Ce qui équivaut inévitablement à une sujétion encore plus forte exercée par la tutelle étatique. Dépendance aggravée à la clé.
On dénonce à tout va les méfaits du colonialisme mais on s’agrippe au statu quo. Il est mortifère. D’aucuns exigent même le renforcement du rôle de l’état, sa présence accrue, contrevenant par là-même à la perspective de la moindre once d’autonomie concrète.
Qu’à cela ne tienne. On s’abstient de toute révolution copernicienne.
L’ordre en place semble immuable dans ses fondamentaux et vices historiques. Comme voué à perpétuation illimitée.
Or, chaque parcelle de liberté conquise, desserrant le carcan de la centralité intrusive, serait un progrès salutaire.
Patrick Chesneau
Journaliste



