« Tous les niveaux hiérarchiques d’Assurance Outre-Mer sont basés aux Antilles : d’où une recherche constante de garanties adaptées à nos régions »

Créée par René Torpille en 1994, l’« Assurance Mutuelle Outremer », ou « Assurance Outremer », est une société d’Assurance Mutuelle régie par le Code des Assurances. Présente sur les deux départements de Martinique et de Guadeloupe, elle compte près de 19.000 sociétaires. Son conseil d’administration, présidé par Jean-Paul Lerigab, est composé de membres élus par l’Assemblée Générale des délégués de sociétaires (eux-mêmes élus par les sociétaires). L’Assemblée Générale, décide des grandes orientations stratégiques à mettre en œuvre. Nous avons rencontré Thierry Coat, 42 ans, son Directeur Général. Il a en charge la bonne application de la politique décidée par l’assemblée générale et le Conseil d’Administration, et donc souhaitée par les clients (ou sociétaires) eux-mêmes.

Présentez-nous votre structure…
Thierry COAT : Assurance Mutuelle d’Outre-Mer, a été créée en 1994, et s’est appelé pendant plusieurs années la MUTAM Le père fondateur est M. René Torpille, l’un des « Poto-Mitan » de l’assurance à la Martinique. Nous avons 40 salariés expérimentés avec vingt-cinq, voire trente ans d’expérience pour certains.
Notre siège social est basé en Martinique et disposons de quatre agences sur l’île (idem en Guadeloupe), pour une meilleure proximité de notre clientèle (Rivière-Salée, Fort de France-Delgrès, Sainte-Marie et Marin).

En quoi votre statut diffère de celui d’une autre assurance ?
Nous sommes une Société d’Assurance Mutuelle, cela signifie qu’il n’y a pas d’actionnaires. Il n’y a donc pas de dividendes distribués. Soit nous renforçons nos fonds propres pour rendre l’entreprise plus solide et lui assurer une pérennité dans le temps, soit nous améliorons les services aux assurés ; ce sont des actions de développement, des services, des promotions ou un maintien de tarifs qui sont proposés. La troisième affectation possible est la performance de la structure en termes opérationnels : la formation du personnel (Le conseil est important en assurance), les outils, la recherche de nouveaux services ou de nouvelles garanties etc..
De plus, en tant que société d’assurance mutuelle, nous respectons des valeurs propres au système mutualiste, comme par exemple, avoir une gouvernance démocratique, garantir la plus grande équité entre sociétaires, gérer dans le cadre d’une vision long terme, développer et promouvoir des valeurs de compétence professionnelle, de loyauté, de sincérité et de respect.

Lors de votre assemblée générale, avez-vous défini des axes de développement ? quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
La priorité est de renforcer notre position sur la Martinique et la Guadeloupe, qui les « terres de naissance » d’Assurance Outre-Mer. Nous souhaitons également apporter encore plus de valeur ajoutée dans la relation qui nous lie à nos sociétaires, et élargir notre offre. Chez nous, tous les niveaux de décisions sont pris aux Antilles, et cela induit plus de réactivité.

Quels sont vos différents types de produits ?
Jusqu’à maintenant, le cœur de notre portefeuille était destiné au marché des particuliers, avec comme offre, 3 grandes familles :
– L’assurance complète Auto avec les différentes formules, y compris l’assistance.
– L’assurance Habitation, avec tous les éléments qui y sont associés, protection, assistantes maternelles, couverture des événements familiaux, etc.
– L’assurance de la personne à travers les obsèques et la complémentaire santé.
Dans ces trois axes d’intervention, nous commençons à développer des produits spécifiques aux entreprises, comme les flottes Automobile.
Sur l’assistance Auto, nous avons mis en place le pré-diagnostic téléphonique qui permet aux gens d’avoir une idée de la panne, afin d’orienter le remorqueur, savoir s’ils vont vers un garagiste ou un concessionnaire. Cela a été mis en place en relation avec les constructeurs ; le logiciel de pré-diagnostic étant actualisé.
Nous avons aussi la mise à disposition de véhicules, nous sommes passés de 6 à 30 jours de mise à disposition : c’est une véritable solution mise à la disposition des sociétaires. L’intérêt de l’assistance c’est de pouvoir intervenir dans les situations les plus difficiles à tout moment avec une réactivité extrême.
Pour la Santé, nous proposons le bonus fidélité qui correspond à des prestations qui augmentent avec l’ancienneté. Concernant les revenus les plus modestes, nous faisons la promotion de l’Aide à la Complémentaire Santé (ou ACS). Les personnes concernées sont celles qui ont un revenu compris entre le plafond ressources de la CMU C et ces mêmes plafonds majorés de 26 % (soit à titre d’exemple pour une personne seule 889 €/mois). C’est une aide qui permet de financer à peu près la moitié de la complémentaire Santé. Peu de bénéficiaires potentiels en bénéficient, parce que les gens ne connaissent pas ce dispositif, parce qu’il leur paraît lourd. En résumé, en fonction de l’âge, et sous conditions de ressources, on peut bénéficier d’une aide qui peut aller jusqu’à 50 %.

Quel est votre avis sur le marché de l’assurance en Martinique et sur le fait qu’on soit une île et donc soumise aux aléas climatiques ?
L’assurance, est un service particulier, il faut absolument avoir une démarche pédagogique. L’assuré peut payer une prime pendant plusieurs années et ne pas avoir de sinistres (heureusement pour lui !) : il peut être frustré. En revanche il est couvert. Nous mettons en place, pour pallier à cette situation des bonus fidélité. Mais d’un autre côté, celui qui vient tout juste de s’assurer bénéficie des prestations en cas de sinistre. Il y a aussi le conseil : bien expliquer le produit. Les gens ont l’impression qu’ils pourront être couverts sur tous les sinistres, mais en fait, tout dépend du sinistre, de la souscription et du produit choisi. Il faut aller très loin dans le conseil au moment de l’achat : certains privilégient le tarif sans tenir compte des défauts de couverture, malgré nos conseils – ils peuvent le regretter ensuite.
Sur l’assurance Auto, il y a une réelle incidence de l’accidentologie. Nous mettons l’accent entre autres sur la prévention, bien sûr, et sur une proposition la plus adaptée compte tenu du profil du client. L’environnement réglementaire introduit aussi des évolutions : la Cour Européenne a décidé, récemment, de ne pas faire la différenciation entre le tarif des hommes et des femmes. Or les statistiques montrent que pour certaines tranches d’âge, les femmes ont une sinistralité moindre. Nous sommes amenés à innover dans le contenu de l’offre.
Plusieurs leviers existent pour limiter la sinistralité : la prévention, la sensibilisation mais aussi à l’incitation financière (à travers nos bonus bons conducteurs).
Dans le domaine de l’Habitation, moins de 50 % des résidences sont assurées, parce que les gens estiment que ce n’est pas nécessaire. Cette assurance s’applique en cas de catastrophe naturelle, mais aussi en cas de vol, dégât des eaux, fuite, responsabilité civile… En cas de catastrophes naturelles, les maisons non assurées ne peuvent pas être indemnisées. Il y a un véritable risque de perdre tout son patrimoine.
Pour la complémentaire Santé, beaucoup de gens bénéficient de la CMU, quand ils sortent de la CMU il faut qu’ils aient le réflexe de prendre une complémentaire Santé avec l’Aide à la Complémentaire Santé. Dans tous les cas, quel que soit le profil, l’enjeu est énorme : les dépenses de santé (les soins, les lunettes, l’hospitalisation etc.) et surtout qui résultent d’un fait imprévu peuvent être disproportionnées si elles ne sont pas prises en charge par une complémentaire santé.

Ph. PIED.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version