Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    La République dominicaine est sur le point de battre son record historique de fréquentation touristique.

    décembre 26, 2025

    Aux Antilles, le racisme ne s’exprime plus : institutionnel, il gouverne en silence.

    décembre 26, 2025

    En 2025, de bonnes nouvelles sur le front du cancer

    décembre 26, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Aux Antilles, le racisme ne s’exprime plus : institutionnel, il gouverne en silence.
    Tribunes

    Aux Antilles, le racisme ne s’exprime plus : institutionnel, il gouverne en silence.

    décembre 26, 2025Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

     


    Aux Antilles françaises, le racisme est officiellement absent.
    Il ne figure ni dans les lois, ni dans les discours d’État, ni dans les professions de foi républicaines. Il est unanimement condamné, moralement disqualifié, relégué aux marges de l’histoire. Et pourtant, il continue d’organiser silencieusement la vie économique, sociale et politique des territoires.

    L’ouvrage de Livio Boni et Sophie Mendelsohn, La vie psychique du racisme. L’empire du démenti (La Découverte), permet d’éclairer ce paradoxe. 

    Leur thèse est dérangeante : le racisme n’a pas disparu, il s’est déplacé. Il ne s’affiche plus, il se dément. Le démenti consiste à reconnaître formellement l’égalité tout en neutralisant toute mise en cause des inégalités réelles :
    « Nous savons que le racisme existe, mais ce que vous vivez n’en relève pas. »

    Aux Antilles, la citoyenneté française, l’égalité juridique et l’universalisme républicain sont constamment invoqués pour clore le débat. Pourtant, chacun sait que la vie y est durablement plus chère, que l’économie demeure structurellement dépendante, que l’exposition aux risques sanitaires et environnementaux est plus forte, et que les marges de décision locale restent étroites.

    Ces réalités sont systématiquement dépolitisées :
    ce n’est pas une injustice, c’est l’insularité ;
    ce n’est pas un héritage colonial, c’est la mondialisation ;
    ce n’est pas une discrimination, c’est « la réalité des choses ».

    Le racisme implicite d’État n’est plus un discours explicite : il devient un cadre sous-jacent d’acceptabilité de l’inégalité territoriale. Pour mieux être toléré, il se pare du langage de la rationalité :
    « ce n’est pas du racisme, c’est une différenciation découlant de la situation ».

    Toutefois, il convient d’introduire une nuance essentielle tenant au rapport réalisé par ETOM, commandité par l’association Tous Créoles, visant à identifier les obstacles au vivre-ensemble en Martinique. 

    Ce travail de sondage montre que les Martiniquais interrogés n’expriment pas de préoccupations ethno-raciales majeures. Les inquiétudes portent d’abord sur le pouvoir d’achat, l’avenir économique, la sécurité et la gouvernance.

    Ce constat invalide toute lecture d’une société martiniquaise fracturée par des tensions raciales explicites. Mais il confirme, paradoxalement, l’analyse de Boni et Mendelsohn : le racisme contemporain agit d’autant plus efficacement qu’il ne structure plus les représentations conscientes.

    La Martinique et la Guadeloupe n’ont jamais connu de rupture politique nette avec l’ordre colonial. 

    Cette continuité a permis des droits sociaux réels, mais elle a empêché un travail collectif de clôture historique. On reconnaît l’esclavage et la colonisation, mais on refuse d’en tirer des conséquences concrètes sur l’organisation actuelle de l’économie et des priorités publiques.

    La vie chère est devenue un bruit de fond permanent. Même logique pour les crises sanitaires et environnementales : chlordécone, sargasses, pollutions. Reconnaissance tardive, responsabilités diluées, réparations insuffisantes.
    Et toujours la même justification : « Il n’y a pas eu d’intention de nuire. »

    Or le racisme structurel n’a pas besoin d’intention. Il agit par héritage, par inertie, par hiérarchisation silencieuse des territoires.

    Que les Martiniquais ne vivent plus leur quotidien sous le prisme de la race est une force démocratique. Mais cette maturité sociale est instrumentalisée pour rendre acceptables des inégalités que l’on ne doit plus accepter.

    Aux Antilles, le racisme ne fracture plus les relations sociales.
    Il structure les politiques publiques.
    Il ne crie pas.
    Il administre.

    Et tant que ce démenti ne sera pas frontalement brisé, le vivre-ensemble continuera de servir d’alibi à l’inégalité.

    Jean-Paul BLOIS

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent En 2025, de bonnes nouvelles sur le front du cancer
    Article suivant La République dominicaine est sur le point de battre son record historique de fréquentation touristique.

    ARTICLES SEMBLABLES

    L’investissement n’est pas un acte identitaire : la rationalité économique prime sur l’attachement au territoire. Une tribune de JM. NOL. 

    décembre 26, 2025

    Que visiter en escale au Koweït pour quelques jours ? Par Kevin Lognoné

    décembre 26, 2025

    Le combat contre la vie chère est une impasse tant que le modèle économique antillais demeure inchangé. Une tribune de JM. NOL

    décembre 26, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    ABONNEZ-VOUS !
    EN VENTE JEUDI
    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    La République dominicaine est sur le point de battre son record historique de fréquentation touristique.

    Caraïbe décembre 26, 2025

    Par la rédaction du Caribbean Journal – 24 décembre 2025 Plage de Bavaro à Punta…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Message de Noël du Freedom Party de la Dominique

    décembre 25, 2025

    Célébration du 1 000e article publié depuis la Dominique et destiné à des milliers d’étudiants en art et d’artistes du monde entier.

    décembre 24, 2025

    Le président de la Dominique bénéficiera d’une augmentation de salaire, entre autres modifications.

    décembre 23, 2025
    Publiez vos annonces Légales

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.