L’utilisation du nom du chef apache Geronimo comme nom de code de l’opération militaire au cours de laquelle Oussama Ben Laden a été éliminé soulève les protestations de plusieurs représentants des communautés indiennes aux Etats-Unis.
Ce sont en effet par les mots “Geronimo-EKIA”, une contraction de “Geronimo Enemy Killed in Action” (“ennemi tué au combat”), que la Maison Blanche a été avertie de l’issue de la mission par le commando des forces spéciales de la Marine américaine.
“L’utilisation déplacée d’icônes de la culture indienne est trop répandue dans notre société. Ses conséquences sur l’esprit des enfants indiens et non-indiens est dévastatrice”, a déploré la conseillère en chef du comité aux affaires indiennes du Sénat américain, Loretta Tuell. Le comité va saisir l’occasion de la tenue d’une audition au Congrès, jeudi 5 mai, pour dénoncer “l’association entre le nom de Geronimo, l’un des plus grands héros amérindiens, et le plus haï des ennemis des Etats-Unis”, a indiqué Mme Tuell.
Chef légendaire de la rébellion apache au XIXe siècle, Geronimo (1829-1909) était considéré comme un stratège de guérilla hors pair et a été détenu comme prisonnier de guerre pendant vingt ans. Ses restes, notamment son crâne et ses os, sont censés être conservés aujourd’hui par une société secrète de l’université Yale, l’ordre des Crânes et des Os. En 2009, ses descendants avaient demandé leur restitution en déposant une plainte devant la justice, qui a été jugée irrecevable en 2010.
(source Le Monde)