Ce mardi matin, la communauté du nord de la Martinique a signé une charte avec une dizaine d’acteurs du territoire.
L’objectif ? Optimiser les circuits de distribution, réduire les coûts logistiques et améliorer le quotidien des habitants et acteurs économiques du Nord.
Cap Nord ou le grand nord.
La communauté d’agglomération représente à elle seule 49% du territoire martiniquais. Un véritable casse- tête que Yannick Mathurina, chargé de mission logistique urbaine et mobilité durable, préfère présenter comme « un défi pour les logisticiens. »
Pour résoudre cette équation, chaque maillon de la chaîne doit être mobilisé. En effet, dans le nord, « le coût du transport est assez élevé, notamment dans les derniers kilomètres. » Les communes de Grand-Rivière, Prêcheur et Macouba en paient le prix. La plupart des centres d’approvisionnement se situent dans le centre. Plus la marchandise doit voyager, plus chère, elle coûtera. Moins il y a d’habitants plus les coûts sont élevés.

Bruno Nestor Azérot, président de Cap Nord et maire de Sainte-Marie s’est dit satisfait du niveau d’innovation d’un tel plan. Il précise que Cap Nord a intégré dès 2021, le programme ministériel d’innovation territoriale et urbaine durable. “Pendant des années, Cap Nord a été la seule collectivité d’Outre-mer à s’être lancée dans le programme et à posséder à ce jour la charte de logistique urbaine.” Depuis Cap Nord a été rejointe par la Cacem et l’espace Sud, ce dont se réjouit Bruno Nestor Azérot. Ce dernier poursuit ses explications: ” Cap Nord a depuis validé le plan d’actions sous forme de charte intercommunale de logistique urbaine le 19 décembre 2024 lors d’un conseil communautaire.” Ce plan est composé d’actions qui ont été menées en étroite collaboration avec les acteurs économiques et les institutions publiques du territoire. “C’est un projet qui lutte contre la vie chère, souligne le président de Cap Nord. Cette cérémonie de signatures marque un engagement fort des acteurs publiques ou privés autour de l’acheminement des marchandises sur le territoire. ”

« Le prix est très élevé pour les transporteurs, mais aussi pour ceux qui réceptionnent la marchandise. »
Ces coûts supplémentaires sont répercutés sur le prix de vente final. Le premier défi que se lance Cap Nord est de proposer des solutions aux transporteurs. Des solutions qui pourraient passer par une mutualisation des moyens, notamment de transports et de stockage. « Beaucoup de livreurs ne souhaitent plus livrer dans le grand nord. » Yannick Mathurina propose un compromis : se rencontrer à mi-chemin. Le chargé de mission dévoile la mise en place d’une plateforme logistique à Morne-Rouge en collaboration avec la Poste qui mettrait à disposition des entrepôts. « Les restaurateurs et les commerçants viendraient récupérer la marchandise », explique le chargé de mission. Cap Nord s’attend donc mécaniquement à une diminution des dépenses.


La communauté de communes applique une formule : recenser, modéliser la solution, appliquer la solution et la cadrer. Représentants de l’État, transporteurs, cabinet-conseil et autres. Une vingtaine d’acteurs ont signé la charte du plan d’actions pour une logistique urbaine durable sur le territoire de Cap nord Martinique. Un travail de longue haleine pour les agents de Cap Nord. « Nous avons découvert, qu’ils étaient demandeurs. Il faut sensibiliser les acteurs qui parfois ne sont pas au courant que le prix du transport leur coûte cher », explique Yannick Mathurina.
De nombreux entrepreneurs ont ainsi pu se rendre compte que la logistique pouvait peser sur leur modèle économique.

Cap Nord n’a pas attendu que la thématique de la vie chère soit sur le devant de la scène pour lancer ses études sur les surcoûts engendrés par la logistique. Dès 2021, Cap Nord a intégré le programme. Le travail sérieux commence en 2022 avec le diagnostic puis la signature de la charte ce mardi matin.
Lors de cette matinée, l’hypothèse du transport maritime a été abordée. Cap Nord reste prudente. « Il faut déjà savoir quel type de marchandise passerait par cette voie maritime, derrière il y a un coût. Il y a des normes à respecter, des certifications transport de marchandises à acquérir. Pour que cela fonctionne, il ne faut pas qu’il n’y ait qu’un seul acteur mais plusieurs. »


Laurianne Nomel














