Des chercheurs se sont penchés sur le coût de l’inaction climatique.


Le non-respect de l’Accord de Paris, qui vise un réchauffement limité à 2°C voire 1,5°C d’ici la fin du siècle, pourrait coûter jusqu’à 600 000 milliards de dollars.

Il est donc urgent que les États relèvent leurs ambitions alors que la COP26 sur le climat a été reportée à 2021 en raison du Covid-19.

Les Etats ont jusqu’à la fin de l’année pour relever leur ambition climatique conformément à l’engagement pris dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015.
AFP / François Guillot

Le non-respect des objectifs de l’accord de Paris en matière de réchauffement climatique pourrait coûter jusqu’à 600 000 milliards de dollars d’ici la fin du siècle, selon une étude publiée mi-avril dans Nature Communications.L’accord, signé en 2015, affiche l’objectif de contenir le réchauffement “nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels” et si possible à 1,5°C, les pays s’engageant sur des “contributions nationales” (NDC) à renouveler tous les cinq ans.

L’étude identifie les coûts tels que les dommages liés aux événements climatiques, ainsi que les investissements  comme les technologies bas-carbone, pour évaluer les pertes ou gains théoriques pour l’économie mondiale selon différents scénarios. Si les NDC actuelles n’étaient pas rehaussées, cela pourrait coûter entre 126 000 et 616 000 milliards de dollars aux Etats d’ici 2100. Pire, si les NDC actuelles n’étaient pas appliquées, les pertes approcheraient les 800 000 milliards de dollars dans le pire des scénarios, soit entre 1,4 et 7,5 fois le PIB mondial actuel.

Immenses pertes économiques

À contrario, l’économie mondiale pourrait voir des gains de 336 000 à 422 000 milliards en respectant les objectifs de 2°C ou 1,5°C respectivement. Et un équilibrage des pertes et des recettes nécessiterait des investissements entre 18 000 et 113 000 milliards dollars, dont plus de 90 % de la part des pays du G20, selon l’étude.

“Sans ces investissements, les émissions (de gaz à effet de serre) ne peuvent être réduites, et les dommages climatiques auront une plus grande probabilité de se produire, entraînant d’immenses pertes économiques. Si les pays sont conscients qu’ils vont encourir ces pertes s’ils ne réduisent pas leurs émissions, seront-il plus rationnels dans leurs choix, renforçant leur réponse au changement climatique ?”, interroge déclaré Biying Yu, de l’Institut de technologie de Pékin, principal auteur de l’étude.

Les NDC actuelles – qui devaient être révisées lors de la COP 26 en novembre à Glasgow, reportée pour cause de pandémie de Covid-19 – placent la planète sur la trajectoire d’un réchauffement de 3°C à 4°C d’ici 2100, selon les experts de l’ONU. Sept pays ont à ce jour présenté une nouvelle contribution climatique nationale sans forcément en relever l’ambition. Ils représentent en outre 2,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Concepcion Alvarez avec AFP

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