Le 25 octobre, les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) se réuniront en Congrès pour décider de la mise en marche d’un processus de changement institutionnel. Il s’agira de demander au gouvernement d’organiser une consultation populaire sur l’attribution de pouvoirs normatifs élargis à la CTM.
L’enjeu est immense, mais il se heurte à une réalité brutale : la méfiance des Martiniquais vis-à-vis de leurs représentants.
L’abstention massive traduit une rupture du lien de confiance. Beaucoup de citoyens doutent de la capacité des élus à gérer davantage de responsabilités, alors même que les compétences actuelles souffrent de lacunes visibles : transports publics irréguliers, coupures d’eau récurrentes, difficultés dans la gestion des déchets, décrochage scolaire, crise hospitalière.
À ces reproches concrets s’ajoute une critique plus insidieuse : la suffisance des élus face au monde économique. Trop souvent, les responsables politiques apparaissent comme des contradicteurs systématiques des entrepreneurs plutôt que comme des partenaires de développement et de création d’emploi. Cette posture entretient un climat de défiance et brouille le message d’efficacité que beaucoup de citoyens attendent.
Si les élus veulent convaincre, ils doivent répondre point par point à ces critiques.
Non pas en les esquivant, mais en reconnaissant les insuffisances, en présentant des solutions concrètes et en démontrant qu’un pouvoir normatif renforcé permettrait d’agir plus efficacement. Ils doivent aussi accepter de bâtir une relation nouvelle avec la société civile et le monde économique, fondée sur la coopération plutôt que sur la confrontation.
ils doivent ouvrir un processus d’écoute et de co-construction. Car le vrai défi n’est pas seulement de demander plus de pouvoirs à Paris, mais de prouver que la Martinique saura s’en servir pour bâtir un avenir commun.
Gérard Dorwling-Carter