Le Kreyol International Film Festival s’est achevé, rassemblant de nombreux artistes venus célébrer la créativité caribéenne. Parmi eux, Dylan Attelly et Stephen Martingoulet, deux anciens étudiants de l’école d’art “Parallele 14”, ont partagé leur parcours. Graphistes 3D, leur court métrage “Tol” a été sélectionné, pour le festival. Ils ont accepté de revenir sur leur expérience, depuis leur formation jusqu’à leurs projets créatifs actuels.
“Quand on écrit une histoire, on puise forcément dans notre vécu, dans notre passé.”
Dans le cadre de vos études, vous avez réalisé un court métrage, pouvez-vous nous en parler ?
Stephen Martingoulet : Ça fait maintenant quatre ans qu’on l’a réalisé. C’était notre premier court métrage, et on était une équipe de sept jeunes artistes. Notre court métrage, “Tol”, raconte l’histoire d’un robot ouvrier dans une décharge. Avec le temps, il commence à construire un petit robot pour s’échapper avec lui. En quelque sorte, c’est comme s’il se créait une progéniture pour lui assurer un avenir meilleur.
Quelle est la morale de cette œuvre ?
Dylan Attelly : On a souhaité aborder plusieurs thèmes dans l’intrigue. Le premier, c’est la volonté de construire un futur meilleur, malgré les réalités actuelles. On s’inspire notamment de notre expérience en Martinique, en mettant en avant la transmission de valeurs et de culture pour les générations futures. On veut montrer que, même si la situation est difficile, il est possible d’avoir de l’espoir pour un avenir plus radieux.

Si on comprend bien, vous vous tournez davantage vers des problématiques liées aux Antilles ?
Stephen Martingoulet : Oui, tout à fait. C’est normal, car c’est notre histoire et notre culture. Quand on écrit une histoire, on puise forcément dans notre vécu, dans notre passé.
Est-ce que vous avez déjà d’autres idées pour de futurs courts ou longs métrages ?
Dylan Attelly : C’est drôle que vous demandiez ça, car après avoir vu le court métrage, beaucoup de gens nous ont demandé une suite. Donc, on y réfléchit, mais on ne sait pas encore quand on se penchera sur ce projet. De mon côté, j’ai déjà quelques courts métrages en cours de réalisation.
Parlez-nous un peu de l’école d’art qui vous a formé en Martinique.
Stephen Martingoulet : L’école s’appelle “Parallele 14”, elle est située au Lamentin. Quand on y est entrés en 2016, elle était encore toute jeune, elle n’avait que deux ans. Le début a été un peu compliqué au niveau de la gestion, mais avec le temps, elle s’est beaucoup améliorée. Aujourd’hui, elle se porte bien et s’est même implantée en Guadeloupe.

Pour finir, quel conseil donneriez-vous à un jeune Martiniquais qui voudrait devenir graphiste ou réalisateur comme vous ?
Dylan Attelly : Il faut se lancer, tout simplement. Il ne faut pas avoir peur ni se laisser freiner par les croyances limitantes qui nous disent qu’on n’est pas capables. On est tous capables, que ce soit seul ou en équipe. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de ressources et de structures mises en place. Il suffit juste de s’y mettre.
Propos recueillis par Thibaut Charles