Ce mercredi marquait la journée du deuil périnatal. À cette occasion, le CHU et l’association Zétwal an syel ont signé une convention permettant une meilleure prise en charge de ces parents touchés par le deuil.
La convention signée ce mercredi matin entre le CHU et l’association Zétwal an syel vient formaliser la collaboration déjà en place entre les deux protagonistes depuis plusieurs années dans le domaine du deuil périnatal. « Je ne la vois pas comme un aboutissement mais comme un point de départ cette convention », partage Jérôme Le Brière, directeur général du CHU.
« S’il faut qu’on la revoie tous les ans pour la faire évoluer, cette opération sera la bienvenue »
, poursuit-il.
Le 14 février 2018 est une date qu’elle n’oubliera jamais. Au côté de son mari, Mathilde Edmond-Mariette Minoton met au monde un enfant sans vie. « C’était une expérience traumatisante, dramatique qui a chamboulé notre vie. » Elle choisit alors de mettre son histoire personnelle au service d’une cause « plus grande que la nôtre ». « Je n’avais pas envie que la vie de mon enfant se résume à quelques mois dans mon ventre. » C’est ainsi que Mathilde Edmond-Mariette Minoton créé l’association Zwétal an syel en 2020 dont elle est la présidente. « Lors de la création de l’association, j’ai cru qu’on allait devoir se battre pour entrer à l’hôpital, pour que les équipes nous écoutent. Au contraire, j’ai été agréablement surprise de voir qu’on avait enfoncé une porte qui était déjà ouverte. On a reçu un accueil formidable. »
La présidente de l’association explique que 5 ans plus tard, on dénombre près de 900 personnes passées par l’association.
« Ils viennent nous voir au pire moment de leur vie parce qu’ils sont vulnérables, au bord du gouffre et pourtant ils poussent les portes de notre association. »
En Martinique, chaque année, 13,7 ‰ enfants décèdent soit une centaine d’enfants qui naissent sans vie. « Ce décompte ne va pas englober les enfants nés vivants et qui vont décéder par la suite ni les fausses couches précoces que les équipes de la MFME estiment à une perte par jour », alerte Mathilde Edmond-Mariette Minoton.
Zwétal an syel en plus d’être un soutien aux parents, est un soutien aux équipes soignantes notamment au niveau de la formation.
« Nous avons des dispositifs dédiés aux professionnels comme le cercle des pros et le colloque médical que nous organisons en novembre »
explique la présidente. Ce qu’offre Zwétal en syel correspond à un réel besoin selon Corinne Le Bil, coordinateur en maïeutique. « Les équipes s’étaient déjà questionnées sur la prise en charge. Mais nous n’avions pas forcément de retour sur ce qu’on faisait et ce qu’il fallait réajuster. » L’arrivée de l’association permet donc un retour des patients sur ce que proposent les services.
Laurianne Nomel