Les populations “syro-libano-palestiniennes” ayant immigré aux Antilles françaises, tout au long du XXe siècle, n’ont pas perdu le contact avec leurs pays d’origine. Les évènements dramatiques de Gaza les concernent particulièrement.
A quelques jours de la conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États — coprésidée par la France et l’Arabie saoudite sous l’égide des Nations unies, les 28 et 29 juillet à New York — le président Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine.
Cette reconnaissance fera l’objet d’une déclaration solennelle lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, prévue du 8 au 23 septembre prochain, également à New York.
Avec cette décision, la France rejoindra les 142 États membres de l’ONU qui reconnaissent déjà l’État palestinien, proclamé le 15 novembre 1988 par Yasser Arafat, alors président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Depuis 2024, dix pays ont franchi le pas : l’Arménie, les Bahamas, la Barbade, l’Espagne, l’Irlande, la Jamaïque, la Norvège, la Slovénie et Trinité-et-Tobago.
Sur le réseau X (ex-Twitter), le chef de l’État a écrit : « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. » Cette annonce intervient alors que le consul général de France à Jérusalem, Nicolas Kassianides, a remis au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, une lettre officielle du président Macron.
Dans ce courrier, le chef de l’État revient sur les engagements formulés par Mahmoud Abbas, qu’il considère comme des conditions nécessaires à la viabilité de la solution à deux États : condamnation des attentats du 7 octobre 2023, libération des otages, cessez-le-feu immédiat, désarmement du Hamas et retrait de la gouvernance de Gaza, engagement de l’Autorité palestinienne à exercer pleinement ses fonctions régaliennes sur l’ensemble des territoires — y compris Gaza —, réforme institutionnelle, organisation d’élections présidentielle et législatives en 2026, démilitarisation de l’État palestinien à venir et reconnaissance d’Israël. « Il n’y a pas d’alternative », a insisté Emmanuel Macron.
Le président français affirme que cette reconnaissance vise à « apporter une contribution décisive à la paix au Proche-Orient » et appelle les partenaires internationaux à s’y associer. Dans l’immédiat, il a rappelé que « l’urgence est de faire cesser la guerre à Gaza, de permettre la libération de tous les otages et de porter une aide humanitaire massive à la population civile. La paix est possible. »
La décision française a immédiatement suscité de vives réactions. Le vice-Premier ministre israélien, Yariv Levin, également ministre de la Justice, a dénoncé une « tache noire dans l’histoire française » et une « aide directe au terrorisme ». Il a qualifié cette reconnaissance de « décision honteuse » et a estimé qu’il était désormais « temps d’appliquer la souveraineté israélienne » sur l’ensemble de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.