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    Santé

    Faux ongles : les professionnelles face à de vrais problèmes de santé

    septembre 25, 2025Mise à jourseptembre 25, 2025Aucun commentaire
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    Source: Reporterre

    Substances toxiques dans les produits, polluants dans l’air… La pose de faux ongles n’est pas anodine pour la santé. Et notamment pour celle des professionnelles du secteur, en première ligne.

    Un dernier petit coup de lime à ongles, et Magdalena repart sourire aux lèvres. Elle est ravie de la french manucure [1] avec un vernis semi-permanent que Nhi vient de réaliser sur ses ongles. « J’avais de faux ongles pour les vacances, je les ai fait enlever parce que j’ai repris le travail, et les ongles longs ne sont pas du tout adaptés », explique cette cliente qui travaille dans le BTP. Ce soin qu’elle vient d’accorder à ses ongles n’est toutefois pas si anodin.

    Pour preuve, Nhi, la prothésiste ongulaire, porte un masque FFP2 et des gants. « Il faut faire attention aux produits toxiques », explique-t-elle. La jeune femme s’est formée à cette activité il y a deux ans et travaille depuis six mois à Instant Marie Nails. Outre le vernis semi-permanent, ce salon de manucure situé avenue Parmentier à Paris propose d’autres prestations comme la pose de faux ongles en résine, l’extension gel au chablon, le remplissage, le nail art…

    Derrière le vernis, se cachent en effet nombre de substances toxiques, alertait l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dès 2017. Dans un avis consacré aux risques professionnels dans les activités de soin et de décoration de l’ongle, elle identifiait environ 700 substances présentes dans la composition des produits utilisés ou dans les atmosphères de travail. Dont 60 « très préoccupantes de par leur classe de danger la plus élevée (classification cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction (CMR), sensibilisant et/ou inscrite sur une liste de perturbateurs endocriniens potentiels) » : méthacrylates, phtalates, parabènes, cétones, alcools aromatiques, amines aromatiques, terpènes, dérivés phosphorés…

    Le masque est fortement recommandé pour éviter les allergies et les poussières. © Mathieu Génon / Reporterre

    On retrouve ces substances toxiques dans les solvants et diluants pour le vernis ou encore dans les gels et les résines utilisés pour fixer, solidifier et façonner les ongles. Des composés problématiques lorsque les prothésistes y sont confrontées au quotidien. Les risques sont en revanche beaucoup moins importants pour les clientes et clients [2] dès lors que la prothésiste fait son travail dans les règles de l’art.

    Seule la technique des capsules américaines, très utilisée car rapide à réaliser — les ongles sont déjà préformés — semble plus risquée. « Ces capsules sont hyper allergènes, le produit de fixation est posé sous la capsule. Or la catalyse est rarement complète : il y aura presque toujours un résidu collant sous l’ongle, c’est-à-dire des molécules non catalysées qui vont se trouver en contact avec la peau », alerte Virginie Guérin, prothésiste ongulaire depuis une quinzaine d’années. D’ailleurs, le salon Instant Marie Nails ne propose pas cette prestation.

    Les professionnelles en première ligne

    En cette fin d’après-midi, Nhi accueille deux habituées, Esther et Nina. La première vient toutes les deux semaines parce qu’elle « ne supporte pas » qu’il y ait du blanc aux racines des ongles. Elle varie ses vernis en fonction de ses humeurs ou des thématiques du moment. « Pour Halloween, l’an dernier, j’avais des ongles spécial Harry Potter », explique cette cliente qui travaille en maternelle.

    Nina, elle, est venue changer les motifs de ses faux ongles un peu abîmés. Elle travaille dans la mode et fait de la boxe… avec ses ongles de plus de 2 cm. Elle explique avoir appris à utiliser ses doigts « autrement ».

    Dans son salon, Nhi nous montre les ingrédients utilisés pour fabriquer de la résine : d’un côté, un petit pot de poudre blanche, de l’autre, un liquide appelé acrylate. « C’est ce produit-là qui sent très fort. Il faut faire attention quand on l’utilise. »

    Pour les professionnelles, le caractère allergisant des méthacrylates est bien établi. Les dermatites allergiques cutanées qu’ils provoquent « peuvent être sévères et impliquer une incapacité d’exercer l’activité de prothésiste ongulaire ou de pose de vernis semi-permanents », écrivait l’Anses dans son rapport. Ils peuvent aussi provoquer des asthmes.

    Les gants sont nécessaires pour les prothésistes confrontées jour après jour à ces substances. © Mathieu Génon / Reporterre

    Virginie Guérin en a elle-même fait les frais il y a quelques années quand elle a commencé sa carrière dans le secteur. « Comme la plupart des prothésistes, je manquais d’information sur les composants plus ou moins allergènes qu’on utilise. Au bout de deux ans, j’ai commencé à développer une allergie cutanée », explique-t-elle.

    Elle a alors décidé de créer sa propre marque de produits élaborés sans les molécules les plus problématiques. Elle a par exemple banni le méthacrylate de 2-hydroxyéthyle (Hema). « Je l’ai remplacé par le di-Hema, une molécule plus grosse qui pénètre moins la peau. » Si ces deux molécules sont toujours autorisées pour les professionnelles, elles sont interdites dans les produits grand public depuis septembre 2021.

    « On a souvent affaire à des amatrices »

    Selon elle, les allergies sont d’abord dues à une mauvaise catalyse du produit. Pour fixer les vernis semi-permanents ou les prothèses, on utilise des lampes à UV dont le rôle est de polymériser, c’est-à-dire figer le gel ou la résine. « Lorsqu’on utilise des lampes pas chères, elles ne vont pas catalyser complètement. Des molécules vont rester actives et provoquer des allergies », explique la professionnelle qui fait désormais de la formation.

    Les prothésistes doivent « savoir bien gérer la matière, ne pas mettre trop d’épaisseur, ne pas en mettre partout », insiste la formatrice. Toutes les techniques de pose réclament un véritable savoir-faire ainsi que le port d’un masque et de gants en nitrile (qui résiste aux produits chimiques). « Je constate que les problèmes d’allergie touchent surtout des débutantes », dit Virginie Guérin.

    Du jaune au bleu en passant par les paillettes… Avec les faux ongles, tout est permis en matière de goûts et de couleurs. © Mathieu Génon / Reporterre

    Le défaut de formation, c’est aussi ce qui hérisse Régine Ferrère, présidente de la Confédération nationale de l’esthétique et de la parfumerie (Cnep), qui fédère quelque 4 500 esthéticiennes sur les 57 000 que compte la profession.

    « On a souvent affaire à des amatrices, pas des professionnelles ! Quand on est esthéticienne, on apprend la physiologie et l’anatomie des ongles, la cosmétologie, la réglementation, la gestion d’entreprise, la veille réglementaire, etc. Or, aucun diplôme n’est obligatoire pour être prothésiste. De nombreuses personnes passent sous les radars, notamment toutes celles qui se déplacent au domicile des clientes. Beaucoup n’ont aucune formation, ou bien de 1 ou 2 jours seulement », s’alarme-t-elle.

    Sur les 15 000 professionnelles pratiquant la décoration ongulaire, si beaucoup sont salariées dans des bars à ongles, des salons de manucure, d’autres travaillent en indépendantes chez elles ou au domicile des clientes et clients. Un chiffre en croissance continue depuis dix ans.

    À quand une formation diplômante harmonisée ?

    Dernier exemple révélateur de ce défaut d’information, selon les deux professionnelles du secteur : l’interdiction dans les gels depuis le 1er septembre de l’oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine (TPO), substance classée CMR. Cette décision a suscité une bronca chez des milliers de prothésistes ongulaires, prises de court et obligées de jeter tout leur stock de produits non conformes. Une pétition a même obtenu près de 20 000 signatures en quelques semaines.

    « On le savait pourtant depuis 2023 que le TPO allait être interdit, grâce à la veille réglementaire, estime Régine Ferrère. On avait deux ans pour trouver des produits de substitution. Les gros producteurs en Europe, notamment au Portugal, ont changé depuis longtemps la composition de leurs produits. » Pour elle, là encore, ces prothésistes sont victimes d’un manque d’information et de fournisseurs asiatiques peu scrupuleux. D’où la nécessité, selon elle, que la profession soit réglementée.

    Derrière le vernis se cachent nombre de substances toxiques, alertait l’Anses dès 2017. © Mathieu Génon / Reporterre

    « Une formation diplômante harmonisée », c’est aussi ce que recommandait l’Anses aux pouvoirs publics dans son avis de 2017. Est-ce à dire qu’en huit ans, rien n’a changé ? Sur le plan réglementaire, les choses n’ont pas franchement évolué. Les molécules pour lesquelles l’Anses réclamait un remplacement à court ou moyen terme (les monomères méthacryliques polymérisables, le toluène, l’acétaldéhyde) continuent d’être utilisées.

    De son côté, la Cnep explique avoir élaboré un guide sur les produits utilisésavec la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) et des fiches techniques de prévention avec l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). « Le problème, c’est que cette information ne va pas jusqu’aux prothésistes ongulaires dont la plupart ne connaissent pas la Cnep », déplore Virginie Guérin.

    Polluants et poussières dans l’air

    Autre danger méconnu des professionnelles et clientes : la présence de multiples polluants dans l’air des locaux, y compris des particules de poussières provenant du ponçage de l’ongle et des résines.

    Lors de mesures réalisées en 2016 dans des salons en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, jusqu’à 42 composés organiques volatils ou semi-volatils avaient été identifiés dans un même local de travail ! Certes, leurs concentrations étaient faibles, mais l’Anses s’inquiétait de leur présence simultanée et préconisait l’installation de tables aspirantes.

    Alors peu répandu, ce type d’équipement semble se développer. « Les professionnelles peuvent monter un dossier pour obtenir une aide financière, qu’elles obtiennent la plupart du temps, pour s’équiper en tables aspirantes », explique Régine Ferrère de la Cnep. Cependant, gare aux aspirateurs de table bon marché, nuance Virginie Guérin. « Ils ne sont pas toujours efficaces. Ils aspirent, mais rejettent plus loin sans traitement. Autrement dit, ils ne servent qu’à brasser les microparticules chimiques dans l’air, c’est encore pire. »

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