En Avril dernier dans un Edito intitulé: “Qui se préoccupe de la violence de nos jeunes” que je re publie ci-dessous je lançais une alerte.
Sauf qu’entre avril et août la situation s’est aggravée : au Lamentin, aux Abymes, à Pointe-à-Pitre, à Petit-Bourg, à Saint François il y a encore eu des homicides et chaque fois avec des armes à feu.
La gendarmerie dit que 40.000 armes circulent en Guadeloupe. Est-ce la réalité ? On a presque envie de ne pas y croire car si ce chiffre est avéré , cela signifierait que d’ici la fin de l’année 2025, il pourrait y avoir d’autres meurtres.
Cela a déjà été dit et x fois répété, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont devenues des lieux de passages “obligatoires”pour les narco trafiquants qui ciblent la France. En Guadeloupe, les règlements de compte entre jeunes font de nombreuses victimes sous l’œil impuissant des autorités politiques
Pourtant, depuis plusieurs semaines tout est fait comme pour nous aider (?) à “oublier” cette situation gravissime.
Il y a eu le Traditour sur la mer, puis sur les routes : les Tours Cyclistes de la Martinique, de Marie Galante, puis celui de la Guadeloupe. Ces manifestations sportives sont sans aucun doute nécessaires car dans un pays déjà traumatisé par cette vague sans précédent d’homicides, les gens ont besoin d’autre chose. Mais une fois ces manifestations sportives terminées, on revient à notre dure réalité. Notre Gwadloup se porte mal.
Les jeunes qui utilisent des armes pour “régler leurs comptes” sont livrés à eux mêmes. Les CLSPD des collectivités (Comité local de Sécurité et de prévention de la Délinquance) s’avèrent nettement insuffisants. Nos jeunes au chômage pour près de 25% ont la tête ailleurs.
Il suffit d’écouter les musiques urbaines (Dance Hall et Bouyon) diffusées sur le RS et sur certains médias on a vite compris que dans le contexte actuel nos jeunes sont invités à n’être que des “fêtards” avec des filles de plus en plus dénudées, (vo pour s’en convaincre, “Holiday”, le dernier clip de Kris). Il est vrai que les chansons à textes de Patrick St Eloi (Réhabilitation), de Kassav ou des maîtres ka (Guy Konket, Jomimi, Loyson, Ti Séles Anzala, Germain CaLixte… ne sont plus à l’ordre du jour. C’est cela la Gwadloup de 2025.
Comment en sortir ? C’est la grosse interrogation qui reste sans réponse. Si rien n’est fait, la situation risque d’empirer. Déjà des villes comme Pointe à Pitre, Gosier, Sainte-Anne sont des zones à risques, une fois la nuit tombée
et parfois même en plein jour..
Christian Baptiste (Député) a bien alerté les autorités. Mais sera-t-il entendu dans la France de Bayrou ? La résolution de la problématique des violences urbaines est-elle juste une question de renforts policiers ? Le sociologue Ary Broussillon a analysé pour CCN la situation. C’est à lire.
Dannick Zandronis