Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    Entrepreneurs étrangers en Martinique : une leçon de persévérance

    octobre 15, 2025

    Caraïbes en une semaine ; le statu quo sous surveillance

    octobre 15, 2025

    L’OECO organise la 5e réunion du Conseil régional de gouvernance des données pour promouvoir une croissance fondée sur des données probantes

    octobre 15, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Harkis : la France demande pardon
    Tribunes

    Harkis : la France demande pardon

    février 20, 2022Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp
    Site Aleteia
    SORRY-FRANCE-MACRON

    GONZALO FUENTES / POOL / AFP

    Emmanuel Macron prononce un discours lors d’une cérémonie à la mémoire des Harkis, à l’Elysée à Paris, le 20 septembre 2021.

    Louis Daufresne – 

    La France vient de voter une loi pour demander « pardon » aux harkis de les avoir abandonnés, mais que vaut un pardon tardif et sélectif ? Même si la démarche constitue un progrès, le rédacteur en chef de “Radio Notre-Dame” constate que la question des harkis demeure l’otage de la politique.

    Quand ils sont chef d’État, les villes d’eau deviennent les tombeaux des grands militaires : Pétain sombra à Vichy, de Gaulle à Évian. Et depuis lors, nous sommes assommés avec ces histoires blessées dont les plaies suppurent encore. Leur point commun : l’honneur. On ne se remet pas d’une faute morale. Un peuple peut souffrir de la faim, du froid, de la maladie, de l’occupation ; il peut survivre à la disparition de son territoire (comme la Pologne), aux déportations et même à l’extermination. Mais il ne se relève pas d’un mauvais choix fait volontairement par ses dirigeants. Quel homme politique en a conscience ?

    Tous les rituels de réparation et autres repentances soulignent l’infamie de la faute morale. C’est comme un secret familial inavouable, source de silences, de haine, même de suicide. Il demeure dans nos mémoires qu’après la bataille de Pavie (1525), François Ier écrivit à Louise de Savoie, sa mère : « Madame, pour vous avertir comment se porte le ressort de mon infortune, de toutes choses ne m’est demeuré que l’honneur et la vie qui est sauve. » Son image de monarque séducteur, promoteur des arts et de la langue, estompe le caractère fondamental de cette phrase puissante et magnifique, devenue proverbiale : « Tout est perdu, fors l’honneur. » Ce qui bien sûr veut dire que rien n’est perdu. Si l’honneur est sauf, le corps peut bien rougir ; c’est comme si les meurtrissures de la peau protégeaient la chair du cœur — qui, alors, s’emplit du sang de la fierté, de la pensée droite.

    Les symboles et les actes

    Pourquoi un tel préambule ? Laissons Vichy pour cette fois. Soixante ans après les accords d’Évian, la France vient de voter une loi pour demander « pardon » aux harkis de les avoir abandonnés. Ce texte concrétise le mea culpa présidentiel du 20 septembre. Emmanuel Macron avait alors demandé « pardon » à ces Algériens (citoyens français, rappelons-le) ayant combattu les fellaghas aux côtés de l’armée française. Cette force supplétive compta jusqu’à 200.000 hommes. Le conflit dura huit ans (1954-1962) et fit près de 500.000 morts.

    Pardon rime déjà avec déception. Et trop peu rime aussi avec trop tard.

    Depuis un décret de 2003, le 25 septembre est reconnu comme journée d’hommage de la Nation aux harkis. Cette date sera inscrite dans la loi. Mais au-delà du symbole, il fallait des actes. Pour cela, le texte crée une Commission nationale de reconnaissance et de réparation. La loi s’intéresse aux « conditions indignes de l’accueil » réservé aux 90.000 harkis et à leurs familles ayant fui l’Algérie après l’indépendance. Cette page méritait d’être écrite d’une encre salvatrice, certes. Car près de la moitié des harkis fut invisibilisée et reléguée dans des camps et des hameaux de forestage. « Ces lieux furent des lieux de bannissement qui ont meurtri, traumatisé et parfois tué », selon les mots de la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq. Pour ceux-ci, il est prévu une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures, de 2.000 à 15.000 euros. 50.000 personnes pourraient en bénéficier pour un coût de 310 millions d’euros sur environ six ans.

    Cette mesure de réparation divise les harkis, pour deux raisons : d’abord, le niveau d’indemnisation leur paraît « faible », voire « ridicule », ensuite le dispositif exclut quelque 40.000 rapatriés ayant séjourné dans des « cités urbaines » où, sans être privés de leur liberté de circulation, ils affrontèrent des conditions de vie précaires. Ceux-là n’ont droit à rien. Pardon rime déjà avec déception. Et trop peu rime aussi avec trop tard. Soixante après leur arrivée sur le sol métropolitain, les harkis sont en voie d’extinction. Cet argent, c’était bien avant que ces boat people du Maghreb en avaient besoin, pour se reconstruire.

    Un sujet pris en otage

    Dans cette histoire, l’usage du mot « abandon » a quelque chose d’ambigu. La loi, comme indiqué plus haut, ne parle que des « conditions indignes de l’accueil ». Mais l’essentiel n’est pas là. L’abandon des harkis se produisit en Algérie. Conformément aux accords d’Évian, l’armée française cessa toutes ses opérations le 19 mars à midi. Au lieu de mettre fin aux hostilités, ce cessez-le-feu inaugura une période de violence extrême. Car l’autre camp viola les accords ou fut incapable de les faire respecter. Le chaos et le massacre des harkis s’ensuivirent.

    Cette page sanglante oblige à regarder dans les yeux la statue du commandeur, le général de Gaulle. La France y est-elle prête ? Pas sûr.

    Cette page sanglante oblige à regarder dans les yeux la statue du commandeur, le général de Gaulle. La France y est-elle prête ? Pas sûr. Pour le moment, Emmanuel Macron fait du « en même temps » mémoriel, en parlant d’« histoire complexe » et de « mémoire composite ». Sauf que soixante après, l’histoire ne passe toujours pas, et la guerre d’Algérie, aux dires de certains, n’est pas finie. Il sera impossible de tourner la page tant que le sujet sera pris en otage. « Une certaine gauche voit encore les pieds-noirs comme des exploiteurs et les soldats comme des tortionnaires », observe le journaliste du Figaro Jean Sévillia, les harkis étant renvoyés à un statut de collabos. Cette position rejoint celle de la junte. Nourrie par la rente mémorielle, sa propagande élève des générations d’Algériens dans le même esprit et permet au régime d’influencer les millions de binationaux vivant en métropole, afin qu’ils ne deviennent pas français.

    Les choses bougent

    Néanmoins, les choses bougent un peu. Dans un discours à l’Élysée fin janvier, le chef de l’État a jugé « impardonnable pour la République » la fusillade de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962, quand l’armée tua des dizaines de partisans de l’Algérie française. Emmanuel Macron a aussi estimé que le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran devait être « reconnu ». Parallèlement, il a rendu hommage aux neuf victimes mortes au métro Charonne, à Paris le 8 février 1962, lors d’une manifestation pour la paix en Algérie réprimée par la police du préfet Maurice Papon.

    Si ce travail mémoriel fait son chemin, les harkis attendent toujours. On verra si la commémoration des Accords d’Évian le 19 mars, soit vingt jours avant le premier tour de la présidentielle, prévoit un pas supplémentaire sur le chemin de leurs souffrances enfouies.

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent PSG: LE MESSAGE LUNAIRE DE DEPARDIEU À MBAPPÉ QUI “FAIT PARTIE DES MORCEAUX DE BOIS DE FERGUSON”
    Article suivant Guerre en Ukraine : Le joueur des Girondins de Bordeaux Danylo Ignatenko arrive en larmes à l’entraînement

    ARTICLES SEMBLABLES

    Autonomie ou nouvel acte de décentralisation pour les Antilles-Guyane ? Une tribune de JM. NOL

    octobre 15, 2025

    Remaniement ministériel : le retour de l’Outre-Mer à l’Élysée. Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux

    octobre 15, 2025

    La chute du régime n’a pas commencé avec Macron, mais son départ ne serait pas un geste gaullien. CONTRECHRONIQUES D’YVES-LÉOPOLD MONTHIEUX

    octobre 14, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Caraïbes en une semaine ; le statu quo sous surveillance

    Caraïbe octobre 15, 2025

    Dominique News Online – Deux incidents distincts consistant en  des débrayages parlementaires ont récemment eu…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    L’OECO organise la 5e réunion du Conseil régional de gouvernance des données pour promouvoir une croissance fondée sur des données probantes

    octobre 15, 2025

    Le Premier ministre va déposer une motion visant à honorer les défunts dirigeants Douglas et Charles avec la plus haute distinction du pays

    octobre 15, 2025

    Barbade – Les éducateurs reçoivent une formation en thérapie comportementale pour lutter contre la violence chez les jeunes

    octobre 15, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.