Source: Ouest France.
Julien Alfred est entrée dans l’histoire, samedi 3 août, en offrant la première médaille à son île de Sainte-Lucie, aux Jeux olympiques de Paris 2024, sur le 100 m. Depuis des dizaines d’années, les athlètes des Caraïbes performent sur les distances courtes. Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Barbade… Mais pourquoi ces petits pays ont-ils des athlètes si forts au sprint ?
La petite île caribéenne de Sainte-Lucie est entrée dans l’histoire de l’olympisme. Samedi 3 août, Julien Alfred a créé la surprise en remportant la finale du 100 m en 10’72’’ aux Jeux olympiques de Paris 2024, devant Sha’Carri Richardson (10’87’’) et une autre Américaine, Melissa Jefferson (10’92’’). Une victoire que tous n’attendaient pas, mais voir un petit pays des Caraïbes triompher est loin d’être surprenant.
Car en plus des huit médailles d’or olympiques d’Usain Bolt et des deux d’argent de son compatriote jamaïquain Yohan Blake, d’autres athlètes des Caraïbes ont brillé aux JO. On peut notamment citer la médaille d’argent de Silvio Leonard (Cuba) en 1980, le bronze d’Obadele Thompson (Barbade) en 2000, l’argent de Richard Thompson (Trinité-et-Tobago) en 2008. Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Barbade… Comment expliquer que ces petits pays des Caraïbes ont des athlètes si performants au sprint ?
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Des méthodes de détection des jeunes talents efficaces
Selon certaines études, l’une des raisons de leurs performances serait l’origine géographique des champions du 100 m. Une étude menée en 2012 a démontré que sur les 80 sprinteurs ayant réussi, à cette époque, à passer sous la barre des dix secondes, 78 d’entre eux possédaient des gènes de l’Afrique de l’Ouest. Ces gènes sont arrivés dans les Caraïbes à la fin du XVe siècle et au cours du XVIIe quand près de 500 000 esclaves ouest-africains avaient débarqué en Jamaïque pour y cultiver des cannes à sucre, notamment.
Le Jamaïquain Usain Bolt a marqué l’histoire de l’athlétisme.

Le Jamaïquain Usain Bolt a marqué l’histoire de l’athlétisme. | PHOTO : AFP
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De nombreux scientifiques auraient réussi à démontrer que les muscles des athlètes qui possèdent une ascendance venue de l’Afrique de l’Ouest sont composés en grande majorité de fibres « blanches », parfaites pour des efforts courts, mais intenses.
Autre facteur, les méthodes d’entraînement, souvent très dures. En Jamaïque, par exemple, l’athlétisme est un sport national qui est pratiqué très jeune. Il est même dans les cursus scolaires. De nombreuses compétitions sont aussi organisées et cela permet de détecter les meilleurs champions du pays. « Dans la rue, vous trouverez facilement un môme en train de courir à côté d’une voiture autant qu’il le peut. Ici, être le plus rapide de son quartier, de son école, signifie quelque chose », disait Anthony Davis, directeur sport à l’université de l’UTech.



