Suite à une série de rencontres avec les Préfets de Guadeloupe et de Martinique, les Présidents des Groupements de Producteurs “Les Producteurs de Guadeloupe – LPG” et “BANAMART” se sont récemment rendus à Paris, accompagnés d’une délégation importante de producteurs de bananes. L’objectif de leur mission était d’alerter les responsables institutionnels et les organisations professionnelles agricoles nationales sur les défis auxquels fait face la filière bananière antillaise. En effet, la cercosporiose noire et les problèmes d’enherbement incontrôlable ont entraîné une détérioration importante de la situation. Cet article, basé sur le communiqué, met en lumière les difficultés rencontrées et la nécessité d’un soutien urgent des pouvoirs publics pour sauver cette filière vitale*.

A la fin de l’article téléchargez le magazine sur la Banane de Martinique réalisé par Antilla


Note: L’article a été rédigé à partir du contenu du communiqué de presse du 6 octobre des producteurs


Dans un contexte où la filière de la banane antillaise se trouve confrontée à d’énormes difficultés, “les Producteurs de Guadeloupe (LPG)” et BANAMART ont récemment entrepris un voyage à Paris pour sensibiliser les responsables institutionnels et les organisations agricoles nationales sur les défis auxquels sont confrontés les producteurs de bananes. Une délégation accompagnant les présidents des deux groupements de producteurs, ainsi que le Président et le Directeur de l’Union des Groupements de Producteurs de Bananes (UGPBAN), a été rencontrée avec une attention particulière.

La situation actuelle de la filière bananière antillaise est préoccupante, avec des pressions sanitaires importantes engendrées par la cercosporiose noire et un enherbement difficilement maîtrisable. Afin de faire entendre cet appel à l’aide urgent, plusieurs réunions ont été organisées, y compris au sein des institutions gouvernementales telles que l’Elysée, Matignon et l’Assemblée Nationale. Des discussions constructives ont également eu lieu avec des acteurs clés tels que le Président de la FNSEA, les Chambres d’Agriculture de France et l’ODEADOM.

Les résultats de cette mission sont encourageants, avec certaines avancées déjà obtenues. Parmi celles-ci, on compte notamment le désendettement des exploitations agricoles et l’éligibilité aux Fonds “UKRAINE”, dont la banane export était injustement exclue. De plus, il a été convenu d’organiser régulièrement des réunions entre la filière bananière et le Ministère de l’Agriculture, la première étant prévue pour le début du mois d’octobre.

Cependant, malgré ces avancées, il reste encore beaucoup de travail à faire pour rassurer les producteurs et éviter leur découragement ainsi que le sentiment d’abandon. Un soutien énergique et à long terme de la part de l’État est crucial pour relancer la filière de la banane antillaise. Alors que toutes les autres filières agricoles françaises ont bénéficié du soutien de l’État depuis la mise en place du POSEI, la filière banane est la seule à être restée sans aide significative. Il est essentiel que cette situation soit corrigée rapidement pour empêcher la disparition de cette filière vitale.

Dans leur mission de sauvegarde de la filière bananière, les professionnels de Guadeloupe et de Martinique soulignent deux points importants. Tout d’abord, les planteurs de bananes antillais travaillent assidûment pour trouver des solutions innovantes permettant de résister à la cercosporiose noire et de lutter contre l’enherbement, tout en préservant l’environnement et la biodiversité de leurs terroirs. De plus, ils souhaitent continuer à soutenir l’ensemble des filières agricoles et particulièrement celles liées à la diversification, qui sont également touchées par différentes problématiques.

La filière agro-écologique française, en dépit de sa performance exceptionnelle et de son dépassement des objectifs nationaux, est tragiquement négligée par les pouvoirs publics. La filière de la banane antillaise, en particulier, est actuellement en danger et nécessite un soutien immédiat et à long terme pour surmonter les multiples défis auxquels elle est confrontée. Au lieu d’être célébrée comme un fleuron national, elle est constamment mise à l’index, avec notamment des menaces récurrentes de voir ses fonds du POSEI détournés au profit d’autres secteurs en difficulté. Les avancées obtenues lors des récentes rencontres à Paris constituent une lueur d’espoir, mais il est essentiel de poursuivre la collaboration étroite avec le gouvernement et les acteurs du secteur agricole pour élaborer des solutions durables. La possibilité de sa disparition n’est désormais plus une simple spéculation, et les sentiments d’abandon et de défiance sont palpables. Il est crucial d’intervenir rapidement avec un plan de relance robuste et dynamique. La survie de la filière banane est non seulement cruciale pour l’économie locale, mais elle est également essentielle pour la préservation d’un patrimoine agricole inestimable.

Philippe Pied

Bien que toujours en vente, Antilla vous offre ce Magazine réalisé il y a quelques semaines afin de mieux comprendre les réels enjeux, difficultés et succès de notre Banane d’Excellence (cliquez sur l’image)

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version