Des arbres, du vent, des matériaux innovants et du béton. Ce savant mélange sera l’école du futur selon le projet école durable tropicale piloté par le CAUE.
Le CAUE fait des plans sur l’école du futur. Un avenir contraint en adéquation avec le changement climatique. L’objectif est de rendre les écoles plus confortables au niveau thermique en utilisant des matériaux qui ne captent pas la chaleur. A contrario du béton utilisé dans les cours de récréation. Il a un important pouvoir de restitution de chaleur.
« L’idée est de trouver des matériaux capables de combattre cette problématique »
, confie Eddy Louis Alexandre dit Petit Frère, trésorier du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement).
Le groupe scolaire qui servira de laboratoire est tout trouvé. Ce sera l’école Jean-Baptiste Roam-Sim aux Terres-Sainville à Fort-de-France. École historique, se situant dans un quartier multiculturel, bénéficiant d’une large cour et d’un arbre imposant.
« On a déjà les éléments qui permettent de faire la différence entre un site à nu et un site végétalisé. »
S’il s’agit d’un projet de réhabilitation de l’école, le CAUE guide mais ce sont les usagers qui sont aux manettes. En effet, de projet participatif implique les écoliers de Roam-Sim. « Ce sont les enfants, les enseignants et le personnel scolaire qui vont co construire les pistes d’évolution de rénovation pour rendre cette école durable tropicale. » Il poursuit : « Pendant longtemps, les sachants décidaient et les usagers subissaient. Là, on veut avoir ce retour d’expérience, les mettre à contribution. » Chaque piste lancée sera passée au crible : contraintes techniques et économiques. C’est là qu’interviennent les techniciens du CAUE. Le conseil espère bien dupliquer cette méthode éprouvée de concertation à d’autres écoles voire d’autres bâtiments publics dans le futur.

Mais pour rendre la méthode attractive aux yeux des maires qui devront financer les réhabilitations, l’addition ne devra pas être trop salée. « Le coût financier c’est le juge de paix. On va inventorier ce qui peut être techniquement réalisé. On va en chiffrer le coût avec notamment l’approvisionnement de ces matériaux. La priorisation se fait en fonction du coût et de la disponibilité des matériaux et des compétences. »
Lyne Pertand, directrice de l’école Roam Sim a répondu à cet appel à projet car « toute la communauté est sensible à l’amélioration de notre confort au quotidien, qu’il soit sonore ou thermique. » La directrice évoque aussi une particulière attention à l’environnement et à l’écologie, au devenir de la planète. L’ampleur de la tâche se mesure à l’enthousiasme des scolaires.
« Ils ont bien compris que leurs idées serviront aux futures générations. »
Pour faire passer ces idées encore faut-il parler le même langage. C’est une des missions de Thibaud Duval, architecte de formation et conseiller au CAUE Martinique. Faire assimiler des notions d’architecture à des enfants de 8 ans.
« Notre travail est de pouvoir sensibiliser à ces termes. L’objectif de faire comprendre que l’architecture n’est pas du domaine ésotérique. On est là pour essayer de retrouver des repères qu’ils pourraient comprendre par exemple les persiennes. »
Il s’agit de ramener les enfants à leur quotidien. Le CAUE est là dans une démarche d’accompagnement et non pas émetteur d’idées. « Il s’agit de co construire et ne pas pénaliser la démarche avec nos solutions. Ce sont eux les experts du lieu. Ils sont plus à même de fournir des solutions. »
Laurianne Nomel



