Le groupement d’intérêt public (GIP) sargasses met sa logistique et ses finances en branle pour faire face au retour des sargasses. Depuis 2011, les algues brunes s’échouent régulièrement sur les côtes martiniquaises.
Elles sont de retour. Comme chaque année depuis quatorze ans, les sargasses sont inéluctables. Elles viennent s’échouer sur les rivages de la Martinique. Personne alors ne peut passer à côté des émanations de leur putréfaction qui produit un gaz toxique, l’hydrogène sulfuré. Alors qu’un collectif de riverains du Robert vient de tirer la sonnette d’alarme concernant le retour des algues brunes, Frédérick Voyer, directeur du GIP sargasses fait un point sur les avancées.
La structure, crée en mai 2023, est chargée de la gestion de la problématique des échouements de sargasses. Le directeur du GIP sargasses le reconnaît, 2025 a vu parmi les pires échouements d’algues depuis 2011. Afin de faciliter la prise en charge de ces algues par les communes, 650 000 euros leur ont été alloués dont 150 000 euros pour le Robert, commune du nord Atlantique particulièrement touchée par le phénomène. « Dans le cadre de ces aides financières, ce sont des actions telles que le recours à des prestataires privés pour la collecte sur terre des sargasses, l’allongement ou les réparations de barrages anti sargasses mais aussi des actions plus ponctuelles de nettoyage du littoral sur des sites à l’accès complexe », explique Frédérick Voyer.
Un marché pour améliorer la collecte en mer
La commune du Robert n’est pas la seule à avoir bénéficié de l’accompagnement du GIP sargasses. Au sud, le groupement a financé deux barrages anti sargasses au Diamant à la Taupinière et à La Cherry pour un montant s’élevant à 200 000 euros. Au Vauclin, c’est 90 000 euros que la lutte contre les algues brunes ont coûté au GIP sargasses avec le barrage de la baie des Mulets. Quant au François, il a fallu compter 350 000 euros pour le barrage de Mansarde Rancée.
Trois nouveaux barrages devraient voir le jour, deux au François et un au Vauclin. L’appel à projet de 600 000 euros à été lancé par le GIP. « Ces barrages s’inscrivent dans la politique de protection des littoraux afin d’éviter les émanations H2S lorsque ces sargasses s’échouent. » Le directeur indique qu’un nouveau marché de collecte en mer a été lancé par le GIP pour 1,5 million d’euros par an sur 3 ans. Il débutera en mars 2026.
Autre point noir concernant les sargasses, son stockage. Là aussi, le GIP propose la création d’un site pilote au Robert. La livraison devrait avoir lieu en 2027. Tandis qu’en 2026, le GIP va lancer le plan territorial de gestion pour la protection du littoral martiniquais. « Il nous permettra zone par zone de définir la façon de protéger le littoral. » Frédérick Voyer ajoute que 10 nouveaux barrages vont être érigés au Marigot, Vauclin, Sainte-Anne, Diamant et La Trinité. Il conclut : « Ces actions s’inscrivent dans la lutte que le GIP mène face à ces échouements de sargasses qui s’intensifient d’année en année et qui demandent de plus en plus de moyens techniques, logistiques mais aussi financiers. »
Laurianne Nomel



