Plongez dans l’univers de François-René de Chateaubriand, célèbre écrivain et homme politique français, dont l’œuvre a été profondément marquée par la présence de l’eau. De l’étang tranquille de Combourg aux chutes du Niagara en passant par les rives sauvages du Meschacebé, l’eau est un élément omniprésent dans les récits de Chateaubriand, symbolisant tantôt la quiétude, tantôt la force et la puissance de la nature. Dans cette tribune, Kevin Lognoné vous invite à explorer les liens étroits entre l’eau et le romantisme de Chateaubriand, et à découvrir comment cet élément naturel a façonné son œuvre et sa vision du monde. À travers des descriptions saisissantes et des métaphores politiques, l’eau devient un véritable marqueur de l’histoire psychologique de Chateaubriand, reflétant ses émotions et ses tourments face aux bouleversements de la Révolution française. Ne manquez pas cette occasion unique de plonger au cœur de l’univers romantique de Chateaubriand, lors d’une conférence organisée par l’association “Souvenir de Chateaubriand, amitiés culturelles” à Saint-Malo.


Du Lac Tranquille de Combourg aux chutes du Niagara, sources du Romantisme de Chateaubriand 

L’eau fut un élément naturel essentiel dans le destin de François-René de Chateaubriand.
La source miraculeuse de Nazareth en Plancoët, le reflet de son château sur l’étang de Combourg, jusqu’à l’immensité de l’océan face au tombeau où il repose ; l’eau sera toujours présente dans son œuvre avec de remarquables descriptions telles les rives sauvages luxuriantes du Meschacebé, les chutes du Niagara ou les flots déchaînés de ses voyages lointains.

« Toute main est bonne pour nous donner le verre d’eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fièvre de la mort. »

L’eau est associée à de nombreuses métaphores naturelles, mais qui deviennent ensuite des marqueurs, des sortes de frontières inséparables du sentiment de rupture révolutionnaire qui ont marqué Chateaubriand et son histoire psychologique par rapport aux épisodes de la terreur et de la Révolution.

« La métropole de la Louisiane opposait ses vitrages étincelants aux derniers feux du jour : les clochers étaient comme des flèches de feu. Le Meschacebé roulait entre ces deux tableaux ses vagues de rose. »

Le Meschacebé est le nom ancien du fleuve Mississippi. Chateaubriand marche sur ses traces.

« Quatre grands fleuves, ayant leurs sources dans les mêmes montagnes, divisaient ces régions immenses […] et le Meschacebé qui tombe du nord au midi dans le golfe du Mexique.

Ce dernier fleuve, dans un cours de plus de mille lieues, arrose une délicieuse contrée que les habitants des États-Unis appellent le nouvel Éden, et à laquelle les Français ont laissé le doux nom de Louisiane. Mille autres fleuves, tributaires du Meschacebé, le Missouri, l’Illinois, l’Akanza, l’Ohio, le Wabache, le Tenase, l’engraissent de leur limon et la fertilisent de leurs eaux. »

Dans le Voyage en Italie, Chateaubriand partage une nostalgie pour l’âge d’or de ses grandes cités lacustres, de la prosperité des grandes thalassocraties.

« Non seulement l’ancienne Italie n’est plus, mais l’Italie du moyen âge a disparu. […] Le Tibre sépare les deux gloires : assises dans la même poussière, Rome païenne s’enfonce de plus en plus dans ses tombeaux, et Rome chrétienne redescend peu à peu dans ses catacombes10. (MOT I, 684-685) »

Chateaubriand utilise pleinement le pouvoir des formes sensibles de l’eau dans l’imaginaire avec des métaphores politiques pour situer une narration très particulière.

Une conférence organisée par l’association « Souvenir de Chateaubriand, amitiés culturelles » sera l’occasion de l’évoquer en salle municipale Sainte-Anne, dans l’intra-muros de Saint-Malo.

Kevin LOGNONÉ

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