Ce mercredi matin, la CTM et la filière endométriose Martinique ont signé une charte. L’objectif est de marquer l’engagement de la CTM dans le soutien des patientes et dans la recherche.
Selon les estimations 1 femme sur 10 est touchée par l’endométriose. Un chiffre qui serait sous estimé d’après le docteur Medhi Jean-Laurent, président de la cellule endométriose Martinique. L’association tient un rôle de formateur auprès des professionnels de premier recours dont les sages-femmes et les infirmières travaillant dans les PMI (Protection maternelle et infantile).
« Il s’agit d’une aide au diagnostic et à la prise en charge. Il y a le pan de l’offre de soin mais pas seulement puisque la filière a pour vocation de lancer des projets de recherche. La CTM via les fonds européens peut être aussi un partenaire. »
Le maillage des PMI représente un véritable enjeu pour le médecin. « Les médecins spécialistes et les gynécologues qui assurent la PMA (procréation médicalement assistée) ou les prises en charge chirurgicales sont situés essentiellement dans le centre du territoire, au CHU et à la clinique Saint-Paul. Travailler avec les PMI nous permet d’avoir une couverture territoriale de l’offre de soin. »
L’endométriose se manifeste par des règles douloureuses « or toutes les règles douloureuses ne sont pas liées à l’endométriose. Cela reste le symptôme principal. » La difficulté pour les professionnels de santé est de poser un diagnostic sur un symptôme qui est très fréquent « surtout lors de l’adolescence ou chez les jeunes adultes. C’est pour cela que le diagnostic est sous estimé ». Au niveau national voire mondial, les chiffres de personnes souffrant d’endométriose s’élèvent à 1 sur 10. « Mais il n’y a pas beaucoup d’études épidémiologiques. Toutes les patientes ne sont pas connues. Il est donc difficile de les retrouver dans des statistiques. » Une grande enquête épidémiologique devrait être lancée sur l’incidence de la pathologie en Martinique. « Le fait d’être dans une île, nous avons une cohorte qui est plus circonscrite. »
Audrey Thaly-Bardol, conseillère exécutive en charge de la santé explique que la signature de cette charte réaffirme la volonté de la CTM d’être aux côtés de ces personnes souffrant d’endométriose.
« La CTM prend une part dans la prise en charge de ces femmes au sein de nos PMI. Il s’agit de dire à ces femmes qu’elles ne sont pas seules ».
En son sein, la collectivité a déjà organisé un événement de prévention et de sensibilisation à l’endométriose. Près de 400 personnes étaient présentes. « Il fallait sensibiliser les autres agents sur l’incidence que la pathologie peut avoir au quotidien. Il s’agissait aussi d’améliorer la qualité de vie de ces femmes au travail qui sont parfois absentes pendant une période du mois sans qu’il y ait de jugement, de les soulager aussi de ces maux. »
Laurianne Nomel