Communiqué de presse conjoint : Commission de l’OECS et Îles Vierges
19 novembre 2025
Le VICCTF est un mécanisme financier indépendant, permanent et national, juridiquement établi et conforme aux normes fiduciaires internationales et aux cadres mondiaux, notamment l’Accord de Paris et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a pour vocation de mobiliser, gérer et distribuer des financements climatiques pour les priorités d’adaptation et d’atténuation définies dans la Politique des Îles Vierges américaines en matière de changement climatique. Le Fonds soutiendra initialement les efforts nationaux de résilience, avec des possibilités de régionalisation dans des secteurs clés tels que l’environnement, l’agriculture, la pêche, le tourisme, l’assurance et la banque, la santé humaine, les infrastructures essentielles, les ressources en eau, les établissements humains et l’énergie. Sa gouvernance repose sur des normes fiduciaires rigoureuses, des garanties environnementales et sociales, et un engagement en faveur d’un développement inclusif et durable.
La création du VICCTF marque un tournant décisif pour les Îles Vierges. En tant que petit territoire insulaire britannique d’outre-mer, toujours privé d’accès aux principaux mécanismes mondiaux de financement climatique tels que le Fonds vert pour le climat et le Fonds d’adaptation, le territoire se heurte à des obstacles importants pour obtenir les investissements nécessaires à sa résilience climatique. Le Fonds fiduciaire offre donc une voie essentielle, pilotée localement, pour sécuriser et déployer des financements climatiques en vue de la protection à long terme de la population, de l’économie et de l’environnement naturel du territoire.
Dans son discours, Chamberlain Emmanuel, chef de la Division de la durabilité environnementale de l’OECS, a qualifié ce moment de charnière pour l’ensemble de la région. Il a souligné que, pour progresser ensemble, la région doit clarifier ses objectifs, renforcer ses capacités par le biais de partenariats et approfondir la collaboration entre tous les États membres. M. Emmanuel a noté que cette clarté est essentielle non seulement dans les instances internationales, mais aussi au sein même des Îles Vierges, afin de garantir une compréhension partagée de la vision, des ambitions et de l’impact national du Fonds fiduciaire. Il a également souligné l’importance de mobiliser les capacités grâce à des partenariats avec des institutions telles que la Banque de développement des Caraïbes (BDC), le Centre communautaire caribéen sur les changements climatiques (CCCCC) et le Fonds vert pour le climat, ainsi que de s’appuyer sur l’expertise nationale. La collaboration, a-t-il insisté, est depuis longtemps un pilier de la réussite régionale, citant des initiatives régionales telles que les achats groupés de produits pharmaceutiques, qui ont permis de réaliser des économies de plusieurs millions grâce à l’action collective. M. Emmanuel a souligné que l’innovation dont a fait preuve le VICCTF constitue un modèle performant pour les territoires non indépendants de la région et a le potentiel de faciliter l’accès au financement et de favoriser une prospérité durable dans l’ensemble de l’OECS.
Le Dr Kedrick Pickering, envoyé spécial du Premier ministre pour le climat et ancien ministre des Ressources naturelles et du Travail des Îles Vierges, a présenté un aperçu historique soulignant l’importance cruciale du Fonds fiduciaire pour le climat des Îles Vierges (VICCTF) pour l’avenir de l’archipel. « Notre environnement, c’est notre vie », a-t-il déclaré. « Si le tourisme est notre principale source de revenus, alors 90 % des visiteurs des Îles Vierges viennent profiter de notre environnement. » Le Dr Pickering a retracé le rôle de premier plan joué de longue date par le territoire en matière de gestion environnementale, depuis l’héritage Rockefeller et la création du Fonds fiduciaire des parcs nationaux jusqu’à l’Initiative pour le défi des Caraïbes et l’adoption d’une législation moderne en matière d’environnement, de pêche et de conservation. Il a noté que le Fonds fiduciaire est déjà alimenté par la taxe environnementale, qui a permis de recueillir plus de 5,5 millions de dollars américains à ce jour, témoignant de la ferme volonté du pays de financer sa propre résilience. Il a indiqué que le territoire a atteint les limites de ses capacités avec ses propres ressources et recherche désormais un soutien pour accéder aux principales opportunités de financement climatique internationales. Évoquant des mécanismes émergents tels que les obligations carbone, les échanges de dettes contre nature et la monétisation des écosystèmes d’herbiers marins, évalués à des milliers de milliards de dollars à l’échelle mondiale, il a souligné que le VICCTF fournit le cadre juridique et institutionnel nécessaire pour absorber et gérer efficacement les financements climatiques externes. « Nous avons fait notre part », a-t-il déclaré. « Nous avons maintenant besoin de l’aide de nos partenaires régionaux et internationaux pour franchir les prochaines étapes. »
Apportant un éclairage complémentaire, Diann Black-Layne, directrice et ambassadrice du Département de l’Environnement d’Antigua-et-Barbuda, a partagé ses réflexions sur les aspects pratiques de la création et de la gestion d’un fonds national pour le climat performant. Forte de l’expérience de son pays, qui a mis en place un modèle similaire et obtenu plus de 50 millions de dollars de financements accrédités en quelques années seulement, elle a souligné que la force d’un tel fonds réside dans sa rigueur, sa concentration et son efficacité opérationnelle. Elle a insisté sur la nécessité d’une gestion stricte du fonds, car une dispersion excessive des ressources risque de compromettre son impact et sa crédibilité. Elle a encouragé les Îles Vierges à définir un modèle économique clair, adapté aux réalités locales, et à concevoir des initiatives qui concilient impact immédiat et durabilité à long terme. Mme Black-Layne a également souligné l’importance de systèmes internes robustes, incluant manuels, procédures, mécanismes de traitement des plaintes et garanties juridiques. Elle a insisté sur l’importance de la fidélisation du personnel, d’une formation adéquate et de la conception de projets que les équipes prennent réellement plaisir à mettre en œuvre. La gestion des attentes, notamment de la part des dirigeants politiques, a été un autre point clé qu’elle a partagé, insistant sur l’importance d’établir des processus clairs dès le départ afin d’éviter les risques d’atteinte à la réputation et les blocages opérationnels. Ses réflexions ont proposé une feuille de route pragmatique pour renforcer l’efficacité et la viabilité à long terme du VICCTF.
Lors de la COP30, les intervenants ont souligné l’urgence et les opportunités offertes par le financement climatique aux petits territoires insulaires et ont réaffirmé leur engagement commun à promouvoir des solutions innovantes, résilientes et adaptées aux réalités nationales. L’OECS et ses partenaires régionaux ont réitéré leur ferme soutien aux Îles Vierges dans leurs efforts pour la pleine opérationnalisation et le lancement du Fonds fiduciaire des Îles Vierges pour le changement climatique en 2026.
Pour plus d’informations sur le VICCTF, veuillez consulter le site : https://www.vicctf.org

















