Marie-Claude Thébia •
Ce mois-ci, la commémoration de l’Abolition de l’esclavage et les 20 ans de la loi Taubira ont beaucoup été évoqué. Il a été question de réparations, des héros de la liberté, mais les routes de l’esclavage ont été peu abordées. Ce livre “Les Routes de l’esclavage : Histoire des traites africaines” édité aux éditions Espaces libres est une synthèse géographique, mais aussi historique des différents trafics de traite négrière. L’auteur démontre les circuits des esclavagistes et le formidable essor économique et financier qui en a découlé pour le monde occidental. Une main d’œuvre gratuite et servile, pour faire fonctionner l’économie.
L’esclavage, activité économique
Un livre complet car il retrace l’histoire de l’esclavage dans les sociétés africaines anciennes jusqu’à aujourd’hui. Le passage à la traite intensive du 17e au 18e siècle, permet de mieux comprendre les origines des Africains transportés, et leurs destinations. Des destinations correspondant forcément aux intérêts des grandes puissances européennes et de leur soif de conquête. Un chapitre en particulier est consacré à la fortune de la traite.
Chaque jour de nouvelles informations sont révélées sur l’esclavage. En Afrique notamment, les historiens renouvellent la documentation à partir de la transmission orale. De nombreux cimetières d’esclaves sont retrouvés et permettent d’établir des datations. Des textes authentiques datant du 17 e siècle témoignant des parcours d’esclaves ont été également traduits et retranscris, révélant leurs secrets.
Vision à 360°
L’ouvrage comprend onze chapitres et se lit facilement. Il permet d’avoir, une vue d’ensemble, une vision globale sur ce crime contre l’humain, permettant aux puissances européennes d’asseoir leur suprématie. Catherine Coquery Vidrovitch est historienne. Elle a collaboré à la série de documentaires sur « Les routes de l’esclavage » en tant que consultante. Son livre est extrêmement documenté, elle a interrogé près d’une quarantaine de chercheurs du monde entier. Un livre référence.