Mardi matin, plus d’un millier d’armes ont été détruites lors d’une opération d’ampleur à la pointe des Grives à Fort-de-France. L’Etat a procédé à son opération annuelle de la destruction des armes saisies ou déposées en commissariat ou gendarmerie.
Le site de Métaldom est digne d’une armurerie ce mardi matin. Sous une tonnelle, une table. Elle est emplie d’armes à feu et d’armes blanches. Comme un bazar, on y trouve de tout. Du katana, à l’arme de poing datant de la deuxième guerre mondiale en passant par des coups de poing américains, le tout sans oublier le classique 9 mm. Ces armes saisies par la justice ou remises de plein gré aux forces de l’ordre sont destinées à être détruites. Elles passeront dans la déchiqueteuse à métal du site de métallurgie. « Chaque année, nous participons à cette démarche qui est pour nous une démarche citoyenne et nous mettons à disposition notre matériel pour pouvoir détruire ces armes », explique Olivier Flavien, directeur de Métaldom. En effet, une grue avec pince est venue tenailler les fûts remplis d’armes pour les lâcher dans la cisaille rotative qui en a fait des confettis.
528 armes à feu et 592 armes blanches ont été détruites en quelques minutes ce mardi sur le site de la pointe des Grives soit 1120 armes. Pour comparaison, c’est 1042 armes qui avaient été détruites en 2024.

De plus en plus d’armes sont saisies lors de contrôles notamment par la police et la gendarmerie. « Il y a une accélération des saisies, c’est la résultante des contrôles qui ont été menés, une action assez offensive des forces de l’ordre. Cela commence à porter ses fruits avec plus d’armes saisies et des décisions judiciaires fermes. Des personnes sont à Ducos uniquement pour avoir porté une arme à feu », indique Etienne Desplanques, préfet. Le but de l’intensification des contrôles est d’assécher le stock d’armes dans le territoire. « Cela suppose que nous ayons une pleine coopération de tous les Martiniquais. Cet enjeu dépasse la police et la gendarmerie. Il nous concerne tous. On risque tout à un moment ou un autre de prendre une balle perdue », poursuit le préfet.
A ce titre, l’Etat avait lancé une campagne de sensibilisation à la circulation des armes à feux mi octobre. Il s’agissait à travers d’image choc d’inciter les Martiniquais à briser le silence autour des armes à feux. « Ces derniers mois, je constate que nous enregistrons quelques succès contre les vols à main armée et même une baisse des tentatives d’homicides », note Etienne Deplanques. Il poursuit : « La guerre va être longue. C’est la détermination de tous, services de police, de gendarmerie, autorité judiciaire mais aussi des Martiniquais qui viennent nous aider en nous donnant des renseignements ou en déposant des armes à la gendarmerie ou au commissariat. »
La Martinique compte, depuis le début de l’année, 32 homicides dont 28 par arme à feu.
Laurianne Nomel



