Si à l’étranger il incarne la fin de l’isolationnisme américain, aux Etats-Unis, il a laissé les Etats du Sud pratiquer la ségrégation.

Le Monde avec AFP Publié hier à 22h29

« Ses politiques et opinions racistes font de son nom quelque chose d’inapproprié pour une école où les étudiants, le personnel et les anciens élèves doivent être pleinement investis dans la lutte contre le fléau du racisme », a déclaré le président de l’université. Mel Evans / AP

Woodrow Wilson, c’est le 28e président des Etats-Unis. Il est élu pour deux mandats consécutifs de 1913 à 1921. Il est l’auteur des « quatorze points de Wilson », un programme du traité de paix destiné pour mettre fin à la Première Guerre mondiale et reconstruire l’Europe. Pourtant, l’université de Princeton a annoncé, samedi 27 juin, qu’elle allait retirer le nom de Woodrow Wilson de son école des affaires internationales. En 2015, les étudiants de l’université avaient déjà fait cette demande, qui était restée lettre morte.

Car si à l’étranger, le père fondateur de la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) incarne la fin de l’isolationnisme américain, aux Etats-Unis, il a laissé les Etats du Sud pratiquer la ségrégation et il a autorisé les ministères fédéraux à séparer leurs employés noirs de leurs employés blancs et fit officiellement projeter à la Maison Blanche le film raciste de D. W. Griffith Naissance d’une nation qui lie intimement la naissance des Etats-Unis à la suprématie blanche.

« Ses politiques et opinions racistes font de son nom quelque chose d’inapproprié pour une école où les étudiants, le personnel et les anciens élèves doivent être pleinement investis dans la lutte contre le fléau du racisme ».

Wilson « a pratiqué la ségrégation dans la fonction publique de cette nation après des années de déségrégation, faisant revenir l’Amérique en arrière dans la recherche de la justice », a ajouté le dirigeant de Princeton, dans le New Jersey, qui fait partie de l’Ivy League, club ultra-select regroupant huit excellentes universités du Nord-Est du pays.

Examen de conscience

Depuis la mort de George Floyd, les Etats-Unis, où une partie de la population manifeste contre le racisme systémique, sont en plein examen de conscience et repensent leur rapport à leur passé raciste.

Avant Princeton, l’université de Monmouth, dans le New Jersey, a déclaré, le 21 juin, qu’elle retirerait le nom de Woodrow Wilson de sa marquise.

Après le déboulonnage de nombreuses statues, la volonté de s’éloigner de l’héritage confédéré du Sud gagne du terrain : le gouverneur du Mississippi, un ancien Etat esclavagiste très conservateur, a annoncé, samedi, qu’il ne s’opposerait pas à retirer le si controversé étendard confédéré qui orne le drapeau actuel de son Etat.

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