Pourquoi Emmanuel Macron s’accroche-t-il encore, au risque d’épuiser son mandat et de creuser le fossé avec l’opinion ? Parce qu’il ne sait faire qu’une chose : jouer.
Depuis 2017, il se comporte comme un président-joueur, persuadé qu’un coup d’avance, une mise risquée ou une pirouette suffiront à renverser la partie. Peu importe l’usure, la défiance abyssale, la valse des Premiers ministres : Macron se pense indispensable, convaincu qu’un président impopulaire vaut mieux qu’un vide politique livré au Rassemblement national.
Mais ce réflexe de survie vire désormais à l’acharnement. Le chef de l’État croit encore à la magie, mais ses tours lassent. Derrière le volontarisme affiché, la réalité s’impose : une France fatiguée, inquiète, avide de stabilité.
Le danger est là : que le joueur reste prisonnier de sa partie, incapable de voir qu’autour de lui, la table s’est déjà vidée. La République, elle, ne peut se réduire à un coup de poker.
Jean-Paul BLOIS