Ce jeudi 9 novembre, il y a eu une soirée à la mairie de Fort-de-France dédiée à la découverte de la conque de lambi. Les membres de Watabwi, Serge Domi et Jean-Pierre Leandre, ont exposé diverses conques et leur usage musical. La soirée s’est clôturée par un concert participatif, mettant en avant la diversité de cet instrument emblématique.

Connaissez-vous la Conque de Lambi ? Bien qu’elle soit principalement connue comme une délicatesse culinaire dans certains pays du monde, tel que le nôtre, elle revêt une dimension artistique surprenante. Au-delà de son statut d’aliment exquis, la coquille du lambi trouve une seconde vie fascinante en tant qu’instrument de musique. Ce jeudi 9 novembre à la mairie de Fort-de-France, une conférence captivante a pris place, mettant en lumière l’exploration artistique de la conque de lambi par Serge Domi et Jean-Pierre Leandre du Laboratoire d’Archivage de l’Oralité (LAO). A la mairie, ce n’était pas une simple conférence débat que le public assistait. Ce qui avait commencé comme une exploration académique de la conque de lambi s’est progressivement transformé en un concert envoûtant.

La conque dans son histoire

Fascinés par l’héritage culturel intrinsèque de la conque de lambi, les membres du laboratoire ont captivé leur auditoire en explorant les profondeurs de son histoire. “Tout au long de son parcours historique, la conque de lambi a revêtu le rôle particulier de marqueur d’événements, comme le souligne Serge Domi, membre éminent de la branche “Watabwi” du LAO. Cette coquille marine a fréquemment été mise à contribution pour orchestrer des occasions exceptionnelles. Elle a ainsi transcendé sa simple existence matérielle pour devenir l’instrument privilégié dans la réalisation de moments mémorables et d’expériences hors du commun.” Cette exploration révèle la conque de lambi comme un véritable témoin sonore de l’histoire, capable de capturer l’essence même de moments culturels marquants et de les révéler à travers le filtre unique de son timbre évocateur.

Pour les membres de Watabwi, il serait inconcevable d’aborder l’histoire de la conque sans évoquer l’évolution de son usage et de sa dimension culturelle. “La conque ne se limite pas à être un simple vestige du passé. Elle revêt aujourd’hui une signification contemporaine captivante, reprend Serge Domi. En révélant la puissance et la richesse du monde marin, la conque nous plonge dans une dimension ludique, offrant une perspective intrigante sur son utilisation actuelle. Elle devient ainsi bien plus qu’un simple objet du passé, mais une source d’inspiration dynamique qui éveille notre curiosité et élargit notre compréhension de son potentiel.”

Une immersion inoubliable

Avoir été présent lors de cette conférence ne se limitait pas à seulement écouter l’histoire de la conque. Place à la pratique ! Le public a eu l’opportunité d’assister à une immersion complète en découvrant une vaste gamme de conques de lambi différentes. “Bursa”, “Brigo”, “Syrinx”, ce sont les types de noms de coquillages qui étaient à découvrir lors de cette expérience sonore unique. Chaque coquillage était ajusté à sa note d’octave. “Plus le coquillage est grand, plus le son est grave, plus il est petit, plus le son est aigu, explique Jean Pierre Leandre, membre de Watabwi. Il faut aussi savoir que les coquillages les plus petits sont ceux qui sont ceux qui sonnent le plus fort.” Sur ces mots, il fit une démonstration saisissante en utilisant l’un des petits coquillages qui était présenté. Une résonance exceptionnellement forte envahit la mairie, captivant l’audience par la puissance sonore distinctive de cet instrument. Il fit ensuite découvrir les sons d’autres conques, élargissant ainsi la palette sonore de l’expérience.

En évoquant l’avenir de la conque de lambi, Serge Domi souligne avec conviction  “Nous avons une utilisation de conque qui est fondamentalement fonctionnelle. Elle est le plus souvent basique. A un moment elle avait même failli disparaître. Aujourd’hui beaucoup de musiciens essaient de s’y intéresser. Pour garantir l’avenir de cet instrument exceptionnel, il faut élargir les horizons de son utilisation. Il y a déjà des initiations qui sont faites et beaucoup de personnes s’y intéressent. C’est une très bonne chose.” Un appel à élargir les horizons d’utilisation de cet instrument pour son évolution et son intégration dynamique dans le paysage musical contemporain.

La soirée s’est clôturée de manière magistrale par un concert de conque, orchestré par d’autres du groupe Watabwi présent à la soirée, chacun tenant une conque différente. Cette expérience collective aura eu le mérite de  transcender les frontières entre les participants, transformant l’auditoire en un ensemble harmonieux, chacun contribuant à la création d’une mélodie unique.

Thibaut Charles

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