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    Home » Ni la colonisation ni l’esclavage n’ont enrichi l’Occident.
    Tribunes

    Ni la colonisation ni l’esclavage n’ont enrichi l’Occident.

    septembre 1, 2020Mise à jourseptembre 30, 2020Aucun commentaire
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    Le narratif historique qui veut que la prospérité occidentale soit due à la soumission d’autres peuples ne résiste pas à l’épreuve des faits.


    *Par Ferghane Azihari,

    Le Point.fr
    IAu XVIIIe siècle, les physiocrates Quesnay et Dupont de Nemours assimilent l’esclavage et la colonisation à des systèmes stériles.  © Wikimedia Commons, Antoine Taveneaux, 2018

    Orpheline de la lutte des classes depuis la chute du mur de Berlin, la gauche s’engouffre dans la lutte des races. Encore que cette évolution fut amorcée avant l’effondrement des « socialismes réels ». Marx prédisait l’appauvrissement des travailleurs soumis au capitalisme. L’invalidation de sa prophétie obligea Lénine à la réactualiser. L’embourgeoisement du prolétariat occidental fut alors attribué à l’impérialisme.

    Ce récit persiste chez ceux qui sont attachés à l’idée que le succès de l’Occident et de « l’homme blanc » est usurpé. Dans son ouvrage Capital et idéologie (Seuil, 2019), Thomas Piketty perpétue l’idée reçue qui attribue la richesse des Européens à leurs conquêtes. Même les plus éminents critiques du marxisme-léninisme se sont laissé tenter par cette culpabilisation. En 1983, Raymond Aron estimait ainsi que le lien entre la colonisation et la prospérité anglaise était un « procès ouvert ». Un an plus tard, Jacques Marseille publiait un ouvrage remettant en question la profitabilité de la colonisation pour la France. Sa thèse fut largement ignorée. Ce n’était cependant pas la première fois qu’elle était soutenue. La rentabilité de l’exploitation n’a jamais été consensuelle chez les économistes, ce que l’inquisition chargée de clouer l’Occident au pilori se garde bien de rappeler.

     À quoi bon dépenser des fortunes à des fins expansionnistes quand le doux commerce cher à Montesquieu permet d’accéder à toutes les richesses du globe de manière mutuellement profitable ?
    Au XVIIIe siècle, les physiocrates Quesnay et Dupont de Nemours assimilent l’esclavage et la colonisation à des systèmes stériles. Ils soutiennent que la main-d’œuvre servile est moins productive que des travailleurs libres. Bien que cette domination profite à quelques exploiteurs individuels, les sociétés qui y recourent se tirent une balle dans le pied. L’expérience américaine conforte leur démonstration. Avant la guerre de Sécession, les États du Nord étaient plus industrialisés et connaissaient une croissance économique plus rapide que les États du Sud. La colonisation est, quant à elle, fondée sur des préjugés protectionnistes tout aussi inféconds. Ses partisans soutiennent que les métropoles tirent leurs richesses de leurs capacités à nouer des relations exclusives avec de vastes territoires colonisés. Ceux-ci ne peuvent commercer ni entre eux ni avec l’étranger. Les physiocrates considèrent cependant que ces entraves à la liberté du commerce appauvrissent tout le monde.Adam Smith souleva les mêmes objections libre-échangistes contre le système colonial. Les économistes libéraux emboîtèrent le pas à ces arguments tout au long du XIXe siècle. Leur démonstration rend d’ailleurs le colonialisme obsolète. À quoi bon dépenser des fortunes à des fins expansionnistes quand le doux commerce cher à Montesquieu permet d’accéder à toutes les richesses du globe de manière mutuellement profitable ?

    Les contre-exemples de la Suisse et du Luxembourg

    La répartition actuelle des richesses en Europe montre la vanité de l’impérialisme. Il n’existe aucune corrélation entre la prospérité des nations européennes et leur éventuelle histoire coloniale. Les Suisses, les Luxembourgeois et les Islandais sont beaucoup plus riches que les grands conquérants que furent les Britanniques, les Espagnols ou les Français. Contrairement à ce que suggère Piketty, nul besoin de faire preuve d’imagination pour dire que l’Occident aurait atteint le même niveau de richesse sans l’exploitation du tiers-monde. L’improductivité de l’exploitation suggère même que nous serions mieux lotis sans cet épisode. L’Occident s’est donc construit en dépit de l’impérialisme, non grâce lui. « Le crime ne paie pas toujours », ainsi que le note l’économiste libertarienne Deirdre McCloskey.

    Curieusement, les nouveaux iconoclastes méprisent cette littérature. Ils refusent de se l’approprier pour liquider la nostalgie impériale qui subsiste chez les chauvins. Preuve que rendre justice au passé n’est pas leur principale préoccupation. Il ne s’agit que d’exalter la haine envieuse de « l’homme blanc ». Admettre que les exploiteurs du passé jouaient contre leurs intérêts affaiblirait les frustrations contre leurs descendants, lesquels n’ont d’ailleurs rien à voir avec les crimes de leurs aïeux. À l’inverse, soutenir que seule l’exploitation explique le succès de l’Occident fait des luttes communautaires revanchardes le seul horizon des populations en quête de mobilité sociale.

    Les révolutionnaires en herbe veulent accéder au pouvoir en conflictualisant les relations interethniques. Ils veulent régner sur les divisions de ceux qu’on invite à se regarder en chiens de faïence. Cette réécriture, enfin, est pratique pour dissimuler la prédation des potentats africains qui prospèrent sur cette repentance étriquée. Si l’histoire a quelques responsabilités, elle n’explique pas tout. En 1960, les Sud-Coréens étaient plus pauvres que les résidents d’Afrique subsaharienne. Alors que l’Asie a connu un développement fulgurant, le continent noir traîne encore les pieds. Étonnant quand on sait qu’il abrite le plus grand nombre de Noirs réduits à l’état de servitude par des gouvernements corrompus ! Voilà un paradoxe que les militants de Black Lives Matter devraient éclaircir. Mais encore faut-il que « ces vies comptent ». Les spoliations qu’elles subissent sont malheureusement trop indigènes pour qu’on leur prête une quelconque attention.

    *Ferghane Azihari est délégué général de l’Académie libre des sciences humaines. Il prépare un essai sur la question environnementale.

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