Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    Remaniement ministériel : le retour de l’Outre-Mer à l’Élysée. Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux

    octobre 14, 2025

    Les États-Unis créent une force conjointe contre le trafic de drogue dans la mer des Caraïbes : quelles implications pour la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane ?

    octobre 14, 2025

    Vous pouvez séjourner dans un bungalow les pieds dans le sable dans ce complexe isolé des Bahamas

    octobre 14, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Nouvelle-Calédonie : “Imité ka détenn…”
    Tribunes

    Nouvelle-Calédonie : “Imité ka détenn…”

    juillet 12, 2025Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

     

    Un accord historique et une nouvelle ère institutionnelle

    Il aura fallu dix jours et une nuit entière pour sceller un accord politique historique entre les représentants calédoniens et l’État français, donnant naissance à un texte qui, s’il ne met pas fin aux incertitudes, ouvre résolument une nouvelle ère institutionnelle. Derrière le titre consensuel de “Projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie” se dessine une architecture complexe, mêlant souveraineté partielle, reconnaissance identitaire, révision du partage des compétences et projection économique.

    Le fondement du texte repose sur la création d’un “État de la Nouvelle-Calédonie”,

    Un État inscrit dans la Constitution française, disposant d’une nationalité propre, d’une Loi fondamentale, et susceptible d’être reconnu par la communauté internationale. Une avancée considérable qui marque une rupture avec le modèle colonialiste implicite de la dépendance, mais qui, à bien des égards, pose aussi les jalons d’un futur incertain, traversé de ressentiments toujours présents, de tensions latentes et de défis économiques colossaux.

    Une double nationalité inédite et un nouveau corps électoral

    Cette évolution calédonienne, si elle réussit à franchir l’étape référendaire de 2026, pourrait constituer un précédent majeur pour l’ensemble des territoires ultramarins. L’instauration d’une double nationalité – française et calédonienne – est une innovation institutionnelle d’ampleur jusque-là absente du droit français. Elle reconnaît enfin, au-delà de l’histoire coloniale douloureuse, l’existence d’un peuple avec ses valeurs, sa culture, ses revendications et son droit à l’autodétermination dans un cadre post-colonial repensé. L’accord entérine aussi la réorganisation du corps électoral, assurant progressivement que seuls les Calédoniens au sens de la nouvelle nationalité pourront participer aux décisions majeures, scellant ainsi un principe fondamental : celui de la souveraineté par le peuple.

    Un pacte de refondation économique et sociale

    Mais l’ambition de ce nouveau modèle ne s’arrête pas à l’aspect symbolique. Il veut être aussi un pacte de refondation économique et sociale. Un modèle mixte, orienté vers la diversification, l’autosuffisance, la maîtrise des ressources – notamment minières avec la filière nickel en crise – et une insertion régionale renforcée. Le texte insiste sur la formation des élites locales, l’adaptation des politiques de défense, de sécurité et de justice aux réalités coutumières, et la refonte d’un contrat social en priorité tourné vers la jeunesse. Cette vision globale, cohérente, et structurée semble vouloir éviter les erreurs du passé de la période de l’autonomie, en réaffirmant que l’autonomie n’a de sens que si elle repose sur des bases économiques solides, sur une légitimité politique incontestable, et sur un projet de société partagé.

    Une transposition limitée aux autres Outre-mer

    Mais ce modèle, aussi enthousiasmant soit-il, n’est pas à notre sens transposable en l’état à d’autres territoires ultramarins. La Guadeloupe, la Martinique ou la Guyane doivent en tirer des leçons, mais avec lucidité. Car la Nouvelle-Calédonie, malgré ses atouts naturels et son histoire propre, ne dispose pas encore du management humain et de l’expertise suffisants pour mettre en œuvre une économie endogène au service exclusif de sa population autochtone. L’enjeu est colossal : faire fonctionner un système économique viable avec les outils d’une souveraineté partielle sans tomber dans les écueils de la dépendance déguisée.

    Le danger d’un mimétisme statutaire

    En ce sens, une transposition hâtive ou mimétique serait non seulement contre-productive mais aussi illusoire. En Guadeloupe comme en Martinique, la tentation est grande pour certains idéologues de revendiquer l’autonomie ou l’État associé, souvent présentée comme un sésame vers le développement. Mais à y regarder de plus près, il faut se poser la seule vraie question qui vaille : sur quelle base économique repose ce projet politique ? Là où la Nouvelle-Calédonie peut au moins compter sur ses ressources minières, l’économie guadeloupéenne reste, pour l’heure, une économie sous perfusion, une économie sous serre administrée, où les transferts publics et sociaux remplacent la création de valeur. Il s’agit bien plus d’un comptoir que d’une économie productive digne de ce nom.

    Construire d’abord une souveraineté économique

    C’est pourquoi une stratégie de transition maîtrisée s’impose. L’évolution statutaire ne doit jamais être une fin en soi, mais le fruit d’un lent processus dont les fondements reposent sur une transformation préalable de l’économie. L’autonomie ou l’État associé ne peuvent fonctionner que s’ils s’appuient sur une véritable souveraineté économique. Il est donc impératif de repenser, dans un premier temps, le modèle productif, de bâtir une économie endogène résiliente, d’expérimenter de nouveaux outils normatifs dans le cadre rénové par les constitutionalistes de l’article 73, et surtout de mettre à l’épreuve la capacité locale à exercer les responsabilités. Ce n’est qu’alors, lorsque les institutions auront été testées, que la population y aura trouvé une forme de légitimité et d’adhésion, que pourra se poser la question d’un changement de statut institutionnel.

    Un progressisme stratégique et différencié

    Paradoxalement, cette prudence n’est pas du conservatisme, mais bien un progressisme stratégique. Car il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. La Guyane, avec son potentiel de développement, semble aujourd’hui mieux armée que les Antilles françaises pour envisager ce tournant de l’autonomie puis de l’État associé. La Polynésie française, de son côté, suit attentivement l’exemple néo-calédonien, en s’inspirant déjà du modèle des îles Cook, État associé à la Nouvelle-Zélande. Ces trajectoires différenciées démontrent que le changement statutaire ne peut être uniforme. Il doit répondre à des réalités géographiques, démographiques, économiques et culturelles spécifiques.

    Une opportunité à saisir avec lucidité

    Il serait donc vain de plaquer mécaniquement un modèle calédonien sur l’arc antillais. La Guadeloupe, notamment, possède un atout souvent ignoré : un vivier de cadres compétents et bien formés, qui pourraient être les moteurs d’un changement endogène s’ils choisissaient de s’impliquer dans la construction politique, économique et sociale de leur territoire. Mais encore faut-il éradiquer le mal-développement, l’assistanat systémique et reconstruire une culture de la responsabilité et de la création de richesse par le travail. Sans cela, le passage à un nouveau statut n’aura pour seul effet que de déplacer les problèmes dans un nouvel emballage institutionnel.

    Vers une autonomie fondée sur la responsabilité

    L’heure est donc à la lucidité. L’accord de Bougival entre Kanaks et Caldoches est une avancée majeure pour la Nouvelle-Calédonie et un signal fort pour les Outre-mer. Mais il ne saurait servir de modèle unique. Il appelle à la différenciation, à l’expérimentation prudente, et surtout à un retour de la question économique au cœur du débat institutionnel. L’autonomie véritable ne se décrète pas : elle se construit, pas à pas, sur des fondations politiques et économiques solides, durables, et partagées par la majorité des peuples antillais.

    “Imité ka détenn”

    Traduction littérale

    Imiter déteint.

    Moralité

    À force d’imiter, on perd sa personnalité.

    Jean-Marie Nol, économiste

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent Martinique et Guadeloupe : produire pour vivre, produire pour faire baisser les prix Un Regard de Gdc
    Article suivant Toulouse : la nomination d’un prêtre condamné pour viol suscite de vives réactions

    ARTICLES SEMBLABLES

    Remaniement ministériel : le retour de l’Outre-Mer à l’Élysée. Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux

    octobre 14, 2025

    La chute du régime n’a pas commencé avec Macron, mais son départ ne serait pas un geste gaullien. CONTRECHRONIQUES D’YVES-LÉOPOLD MONTHIEUX

    octobre 14, 2025

    Un nouveau désordre économique et social se profile aux Antilles. Une tribune de JM. NOL

    octobre 10, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Vous pouvez séjourner dans un bungalow les pieds dans le sable dans ce complexe isolé des Bahamas

    Caraïbe octobre 14, 2025

    Journal des Caraïbes Par : Guy Britton – Il existe un endroit aux Bahamas où…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    L’intégration des Chinois à Trinité-et-Tobago

    octobre 14, 2025

    De l’offshore à la « on chain » : au cœur de l’économie numérique émergente des Îles Caïmans

    octobre 14, 2025

    Capitaine Neville – L’incroyable constructeur de bateaux et capitaine au long cours de la Dominique

    octobre 14, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.