Ce matin, une prise de parole consacrée au « passeport retour » a remis sur la table la question du retour des ultramarins vers la Guadeloupe et la Martinique. À partir des échanges intervenus entre la sénatrice Catherine Conconne et la ministre, il apparaît que le dispositif, bien que voté, reste en attente de mise en œuvre complète. Retour sur une intervention marquée par l’alerte démographique et l’appel à des décisions concrètes.
Un constat démographique jugé alarmant
Dans son intervention, Catherine Conconne a dressé un tableau préoccupant de la situation en Guadeloupe et en Martinique. Elle évoque une perte annuelle estimée entre 2 500 et 4 000 personnes, un vieillissement accéléré de la population et des soldes démographiques devenus négatifs.
Selon elle, cette dynamique met en péril la continuité historique, humaine et culturelle des territoires concernés. Elle a qualifié cette situation de « réalité triste et profonde », inscrivant le débat dans une perspective à la fois sociale et identitaire.
Le « passeport retour », un début jugé insuffisant
La sénatrice a rappelé que le « passeport retour » a bien été voté il y a trois ans, y voyant un premier pas vers une inversion des politiques historiques d’exil forcé. Elle a fait référence aux épisodes du BUMIDOM et aux « enfants de la Creuse », soulignant ce qu’elle considère comme une continuité de mécanismes ayant favorisé le départ massif des jeunes ultramarins.
Pour elle, le texte voté reste largement inopérant sans les arrêtés d’exécution, toujours attendus à ce stade.
La réponse de l’État : des avancées revendiquées
La ministre a reconnu publiquement les lenteurs du processus, qualifiant le rythme d’avancement de « trop lent » et d’« anormal » au regard des attentes sur le terrain.
Elle a toutefois indiqué que des progrès récents ont été réalisés, notamment avec la publication d’un décret en date du 6 septembre, précisant les dispositifs d’aide au retour. Elle a précisé que les services de l’État travaillaient à la finalisation des arrêtés, en lien avec les services de la ministre des Comptes publics, avec un objectif annoncé de mise en œuvre avant la fin de l’année.
Une vigilance politique maintenue
En conclusion de son intervention, Catherine Conconne a réaffirmé sa « vigilance intacte » quant à l’application concrète du dispositif. Elle a exprimé sa volonté de suivre étroitement les prochaines étapes administratives et s’est déclarée disponible pour accompagner leur mise en œuvre.
Des questions qui demeurent :
À ce stade, plusieurs interrogations objectives restent ouvertes :
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Quand les arrêtés d’exécution seront-ils effectivement publiés ?
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Quels seront les montants précis des aides au retour ?
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Combien de bénéficiaires pourront être concernés dès la première année ?
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Comment sera organisé l’accompagnement des jeunes ultramarins de retour sur leurs territoires d’origine ?
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Comment l’impact du dispositif sera-t-il évalué dans le temps ?



