Les nouvelles taxes sur les bouteilles en plastique prévues au PLF 2026 introduisent un prélèvement progressif sur les emballages non recyclés, avec des impacts significatifs sur les prix, la filière eau/boissons et le recyclage, y compris en Antilles-Guyane.
Principales mesures fiscales
- Une taxe de 30 euros par tonne d’emballages plastiques non recyclés sera instaurée dès 2026, doublant à 60 euros en 2027 et atteignant 150 euros la tonne en 2030.
- Cette taxe s’applique explicitement aux territoires ultramarins – Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte et Saint-Martin.
- Un barème spécifique vise les bouteilles en plastique, du fait de leur prédominance dans les déchets abandonnés et des objectifs de collecte et de recyclage plus stricts fixés aux boissons.
Effets anticipés sur les prix des boissons
- Les industriels devraient répercuter ce coût additionnel sur les consommateurs, entraînant de possibles hausses de prix des boissons embouteillées (eaux, sodas, jus).
- En Outre-mer, où le coût logistique est déjà élevé, toute sur-taxation risque d’accentuer cette augmentation, rendant les boissons en plastique particulièrement onéreuses par rapport à la métropole.
Conséquences pour la filière eau/boissons
- La mesure vise à accélérer le virage écologique de la filière, en incitant au recours à des emballages alternatifs et à l’intégration de plastique recyclé.
- Les producteurs et importateurs ultramarins seront contraints de justifier le taux d’incorporation de plastique recyclé (au moins 30%), de collecter 90% des bouteilles en plastique et d’intégrer une filière de recyclage, sous peine de perdre leur accès au marché.
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Dans un contexte où la collecte sélective et les infrastructures de recyclage restent embryonnaires localement, notamment en Guyane et dans certaines îles, la filière devra investir lourdement, ou risquer des ruptures dans l’approvisionnement. 
Impact sur le recyclage en Antilles-Guyane
- L’écart de performance avec l’hexagone demeure important, d’où la mise en place de soutiens financiers spécifiques pour aider les collectivités ultramarines à rattraper leur retard dans le tri et la collecte.
- L’objectif étant de parvenir à recycler 50% des emballages plastiques en France d’ici 2025 et 55% en 2030, contre à peine 25,9% aujourd’hui ; les territoires d’Outre-mer sont dans la cible prioritaire en termes d’accompagnement technique et de subventions – mais les moyens restent insuffisants selon plusieurs analyses institutionnelles.
Enjeux socio-économiques
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Pour les Outre-mer, cette nouvelle fiscalité s’ajoute à la fragilisation du tissu industriel et à la réduction de la défiscalisation des investissements productifs, ce qui pourrait réduire la compétitivité et accélérer la précarisation de la filière locale. 
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Certaines organisations professionnelles craignent que la taxe ne pénalise surtout les populations défavorisées, sans garantir que les réseaux de collecte-recyclage suivent, faute d’infrastructures. 
En conclusion
Les nouvelles taxes visent à responsabiliser la filière, mais sans accélération des investissements dans la gestion des déchets et le recyclage local, le risque est réel d’un surcoût pour les consommateurs et d’une pression accrue sur les filières d’eau et de boissons en Antilles-Guyane.
: Ce qui change au 1er janvier 2026
• Entrée en vigueur de la taxe sur les emballages plastiques non recyclés : 30 €/tonne.
• Extension du dispositif aux territoires ultramarins.
• Obligation de 30 % de plastique recyclé dans les bouteilles boisson.
• Objectif de 90 % de collecte des bouteilles plastiques.
• Préparation du relèvement du taux à 60 €/tonne en 2027.
Tableau comparatif : Taux de taxe et objectifs de recyclage (France / Outre-mer)
Année Taux de taxe (€/tonne) Objectif de recyclage (%) 2026 30 €/t 50 % (France) / ~30 % (Outre-mer) 2027 60 €/t 52 % (France) / ~35 % (Outre-mer) 2028 90 €/t 53 % (France) / ~40 % (Outre-mer) 2030 150 €/t 55 % (France) / ~45 % (Outre-mer) 
 
		

 
									 
					
