Nos lecteurs l’auront compris, les regards  sont vissés sur le moi de  juin, la date du renouvellement du personnel politique de la CTM. Dans les colonnes du journal Justice, Michel Branchi cette semaine passée répond à son collègue de l’assemblée, aux propos repris dans un article de France-Antilles.


Interrogé par Hervé Brival dans l’édition de France-An- tilles du lundi 8 février dernier sur la question de savoir pourquoi lui et son groupe d’opposition n’avaient donné leur aval à aucun gros dossier, Johnny Hajjar, le secrétaire général du néo-PPM, a répondu “qu’il n’y a pas eu de

gros dossiers parce qu’il n’y a pas eu de projet pendant la

mandature”.

Il a repris un disque usé, à savoir qu’à part le goudron sur les routes, il y a eu accumulation de “désinvestissement dans le pays pendant cinq ans”. Il ne voit que du noir.

Un “bilan désastreux”, conclut ce chevalier de l’Apocalypse qui insiste : “pas de création d’activités, pas de création de richesse”.

Du goudron au Très Haut Débit et au Cyclotron

Pas de gros dossiers ? Lycée Schoelcher, création du Centre des services techniques avec la réhabilitation de l’ex-maternité Victor Fouche, développement du Très Haut Débit sur toute la Martinique, Musée du Père Pinchon, lancement du TCSP et de ses extensions Sud et Nord, financement du Cyclotron et du Tepscan en partenariat avec les Etats de la Caraïbe, Pôle uni- versitaire de Santé, etc.

Johny HAJJAR à la CTM.

 Pas de projets ? Le Schéma territorial de développement éco- nomique,

d’innovation et d’internationalisation( STDEII), le Schéma d’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, le programme territorial de Maîtrise de l’Energie, etc…

Désinvestissement accumulé ? Malgré l’obligation de reconstituer la capacité d’autofinancement trouvée négative et donc d’investissement et d’emprunt en raison du lourd passif financier de déficits, de dettes et d’engagements financiers non couverts par des crédits de paiement légué par Letchimy-Manin, c’est 1 milliard et 45 millions d’euros investis de 2016 à 2019. Goudron sur les routes ? Ne fallait-il pas procéder à la mise aux normes du réseau routier et ne pas du coup soutenir le BTP que le même Hajjar dit au plus bas ? Ridicule.

Quant à la prétendue absence de création d’activités et de richesse, notre pourfendeur professionnel devrait lire les publications de l’Insee qui montrent un redémarrage de la croissance en Martinique en 2018 et 2019 avec baisse du taux de chômage de 18 % à 15 % et du nombre de demandeurs d’emploi dans toutes les catégories d’âges, créations d’emplois salariés notamment dans le BTP et d’entreprises et fort recul des défaillances d’entreprises.

Il annonce une crise économique et sociale majeure au second semestre de cette année 2021 en insinuant que la responsabi- lité en incomberait à la CTM , absolvant l’Etat français de ses obligations premières.

Pris de vitesse par l’Accord territorial

de relance-refondation

Précisément, c’est pour l’anticiper et au moins l’amortir que la CTM a récemment a fait adopter un Accord territorial avec l’Etat de relance pour la refondation de la Martinique de plus de 880 millions d’euros sur 2021/2022 financé intégralement. Les op- positions ont été prises de vitesse et ne s’y sont pas opposé. Hajjar va-t-il voter le budget primitif 2021 qui le met en applica- tion pour la part qui revient à la CTM ? La question ne mérite pas d’être posée.

De rage impuissante, le porte-parole de Serge Letchimy taxe cet Accord territorial d’affichage électoral et n’y trouve “rien de palpable”. Il préfère psalmodier en boucle : “il faut un plan de re- lance massif”. Mais avec quel argent ? Avec les chèques sans

provision de l’emprunt exagéré et de la dette sans fond comme à Fort-de-France pour se retrouver de facto sous la tutelle de fer de l’Etat colonial ?

Au plan politique il fustige Monplaisir et Nilor qui, après avoir tout voté, veulent aujourd’hui “se redonner une virginité”.

Pour Hajjar le président du Conseil exécutif doit diriger

A propos du débat ressassé sur le fait que l’Assemblée serait marginalisée par l’Exécutif, il répond que “le président du Conseil exécutif est le président de la Collectivité Territoriale de la Marti- nique”. Sur ce sujet il considère que “le président de l’Assemblée ainsi que certains élus disent des choses alors qu’ils savent qu’ils n’ont pas raison (…) Clairement, celui qui met en œuvre, qui or- ganise, celui qui dirige, c’est le président du Conseil exécutif. Le peuple vote pour la tête de liste. Maintenant, sur le principe de la séparation des pouvoirs, celui qui exécute ne peut être celui qui se contrôle. Il y a un travail qui doit pouvoir être mis en place par l’Assemblée. Un travail de contrôle, un travail d’initiative égale- ment. L’Assemblée peut parfaitement faire des propositions (…)”.

Il n’y a rien à redire. Reste la pratique réelle qui vise à substi- tuer le bureau de l’Assemblée au Conseil exécutif. Ce que nous avons appelé “le coup d’Etat institutionnel”.

Sur Séguineau et la question de l’eau, Hajjar tient à rappeler (on ne sait jamais) que lui et certains élus PPM ont voté en rai- son de “l’intérêt supérieur” pour le plan de financement de la solution définitive à 1,286 million d’euros proposée par le Conseil exécutif à la plénière du 21 décembre 2020 et dont le simple examen a été écarté de l’ordre du jour par le cartel des partisans de se coucher devant le sieur Bally et de l’enrichir in- dûment et illicitement.

Sur l’alliance EPNM mise à mal avec le “nouveau pôle politique” de droite de Jenny Dulys-Petit et Jean-François Beaunol et la dissidence de plus en plus conflictuelle de l’électron libre Fred Lordinot et d’autres, il annonce une “remise en question” et une

“reconfiguration” de l’alliance. Les grandes manœuvres ont bien commencé.

Programme très simpliste : Tout va mal maintenant avec Marie- Jeanne et demain tout ira mieux avec Letchimy. Le peuple va trancher. Michel Branchi

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