Le sceau de François II et Marie Stuart, parfois appelé “le sceau des rois de France et d’Écosse”, est un sceau utilisé durant le court règne de François II, roi de France, et de son épouse Marie Stuart. Ce sceau est célèbre car il combine les armoiries de la France et de l’Écosse, symbolisant leur union et la revendication du trône d’Angleterre.
Le Louvre en conserve une empreinte dans son Département des Objets d’art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes, tout comme l’Atelier de Moulage de la Réunion des Musées nationaux (au Grand Palais à Paris), ainsi que le Musée des antiquités Saint-Jean de la ville d’Angers.
Dès lors, à quoi renvoie précisément la Grande Rue des Stuarts située dans la Cité rayonnante (Dol-de-Bretagne) au cœur de la baie du Mont-Saint-Michel ?
POURQUOI PORTE-T-ELLE CE NOM ?
Les Stuarts ont donné leur nom à une dynastie de souverains qui régnèrent sur l’Écosse entre 1371 et 1714 ainsi que sur l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles de 1603 à 1714.
Le fondateur de cette maison, Walter, était l’arrière-petit-fils d’Alain Dapifer, sénéchal de Dol, noble breton et combattant à la bataille d’Hastings (1066).
Walter Fitzalan (nom anglicisé de Fils-Alain ou Fitz-Alain), sert le roi David ler d’Écosse (1124-1153) puis devient grand sénéchal royal (Stewart of Scotland: doyen et chef des serviteurs au service du roi).
À sa mort, en 1177, le titre de Stewart passe de père en fils et peu à peu devient un nom de famille qui est francisé en Stuart.
Cette famille donnera quinze souverains dont la reine Marie (1542-1587) qui eut un destin tragique et, à partir de 1603, huit Stuarts régneront sur l’Angleterre.
En souvenir et en honneur du sénéchal dolois et des origines de la famille des Stuarts, la Grande Rue a reçu, le 10 septembre 1967, la dénomination de Grande Rue des Stuarts.
En plus d’une Grande Rue des Stuarts, il existe aussi un Passage des Stuarts à découvrir au croisement des chemins de mémoire d’une autre royauté, celle de Nominoë, souverain de Bretagne et père de l’unification bretonne.
Après une tentative au VIe siècle d’unification des Bretons armoricains de Domnonée sous l’égide du jeune roi Judwal, la Bretagne retomba rapidement dans ses divisions. L’autorité carolingienne du pays franc (approximativement la France actuelle) entendait faire pression sur la zone bretonne pour la dominer. Plus tard, au IXe siècle, le roi franc Louis 1er le Pieux met à la tête des Bretons provisoirement soumis, l’un de ses chefs: Nominoë. Loyal envers l’empereur franc, Nominoë gouverne la région pendant quinze ans grâce à son prestige et à son inflexibilité.
En 840, Louis le Pieux meurt. Relevé de son serment, Nominoë dévoile ses intentions. II veut bâtir une nation bretonne forte et unifiée…. Il chasse aussitôt les évêques d’obédience franque et les remplace par des évêques bretons. Il érige l’Église de Dol en métropole religieuse de la Bretagne en remplacement de celle de Tours imposée par les Francs. Il place à sa tête un archevêque dévoué à sa cause et, selon la tradition, se fait sacrer roi dans l’église doloise de Samson en 848. Il donne à la Bretagne des frontières qui demeurent encore.
Les prélats dolois conserveront les droits et prérogatives des archevêques jusqu’à la suppression de l’évêché le 12 juillet 1790. Nominoë meurt le 7 mars 851. Il est considéré comme le père de la patrie bretonne, et la ville de Dol-de-Bretagne comme le berceau de sa royauté.
Un berceau qui se conjugue aujourd’hui sur un plan géographique avec celui des Stuarts entre « Petite » Bretagne et Grande-Bretagne.
Kevin LOGNONÉ



