Le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage a vu plusieurs personnalités politiques de droite s’opposer à son projet

B.Ch. avec AFP
photo : En octobre 2015, la salon Colbert de l’Assemblée nationale, à Paris, accueillait le colloque « Clipperton : un atout meconnu » présidé par George Pau-Langevin, Ministre des Outre-mer — FABIEN LEMAIRE/ZEPPELINNETWORK/SIPA

Jean-Marc Ayrault a demandé samedi de rebaptiser une salle Colbert à l’Assemblée nationale ainsi qu’un bâtiment de Bercy portant le nom du ministre à l’initiative en 1685 du Code noir, l’ancien Premier ministre s’attirant les foudres de la majorité.

« J’en appelle au président de l’Assemblée nationale et au ministre de l’Economie et des Finances : le moment est venu de trouver un autre nom pour ces lieux », écrit Jean-Marc Ayrault, actuel président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, dans une tribune au Monde, daté de dimanche et lundi.

« J’en appelle aussi au président de la République et au gouvernement, car cette pédagogie de la diversité concerne toutes les institutions. La France est depuis des siècles un pays d’ouverture et de fraternité. N’ayons pas peur de l’affirmer, de l’incarner, de le célébrer », plaide l’ancien chef du gouvernement socialiste.

Inspired byDans le sillage des manifestations américaines antiracistes, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent à nouveau au centre d’une polémique mémorielle.

Opposition de la majorité

Le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, a répondu sur Twitter à Jean-Marc Ayrault que « lutter contre le racisme exige de garder mémoire et raison ». « 23 ans Maire, 5 ans président de groupe à l’Assemblée, réuni en salle Colbert, Jean-Marc Ayrault n’a pas jugé utile de débaptiser ni la rue Colbert à Nantes ni cette salle », a ajouté ce « marcheur » issu des rangs socialistes.

L’ancien locataire de Matignon a répliqué sur le même réseau social que « le travail de mémoire prend du temps, pour ma part je l’ai engagé dès 1989 avec la ville de Nantes et en 2001 avec la loi Taubira ».

Comme d’autres parlementaires, la porte-parole de La République en marche Aurore Bergé s’est dite « fière d’être une députée qui occupe un lieu dont l’histoire nous dépasseet nous rappelle chaque jour ce pour quoi nous avons été élus ».

« Je ne veux pas d’un pays à l’histoire trafiquée, aux statues abattues, à la complexité des hommes abolie. Le révisionnisme agit dans les deux sens quand on parle des bienfaits de la colonisation et quand on veut déboulonner les statues de Churchill ou de Colbert », a-t-elle ajouté à L’Express.

Pour sa part, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a répondu à l’ancien Premier ministre de François Hollande que Colbert, ministre de Louis XIV, « a servi la France et a contribué à sa grandeur ».

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