Courrier d’un lecteur:
Martinique : agir ici et maintenant, dans le cadre de l’article 73
Notre journal Antilla a pour vocation de défendre les intérêts de tous les Martiniquais. Les colonnes de notre site sont ouvertes à toutes les opinions, dans un esprit de pluralisme et de dialogue. Ce que nous recherchons avant tout, c’est que les propositions exprimées dans ce courrier de lecteur — dont l’identité a été communiquée à la rédaction — trouvent un écho et des réponses concrètes de la part des décideurs et acteurs concernés.
La Martinique traverse un moment décisif. Nous voyons la violence s’installer dans nos rues, les trafics miner nos quartiers, le coût de la vie étouffer nos familles, nos jeunes s’exiler faute d’avenir. Trop souvent, l’impuissance semble gagner du terrain. Certains disent qu’il faudrait un nouveau statut pour changer les choses. Mais nous n’avons pas le droit d’attendre. L’article 73 de la Constitution nous offre déjà les moyens d’agir. À nous de les saisir.
Restaurer la sécurité et redonner confiance
Il n’y a pas de développement sans sécurité. Nous devons protéger nos ports, nos aéroports, nos routes, avec l’État et la Collectivité territoriale travaillant main dans la main. Mais la répression seule ne suffira pas. Chaque marché public doit devenir un levier pour l’emploi local. Offrons à nos jeunes un travail, une dignité, une place dans leur pays.
Rompre avec la vie chère et l’enfermement
Nos familles n’en peuvent plus des prix exorbitants. Nous avons la possibilité de moduler l’octroi de mer pour alléger le coût des produits essentiels et soutenir nos petites entreprises. Nous devons aussi ouvrir la Martinique sur son environnement naturel : la Caraïbe. Cessons de dépendre exclusivement de l’Hexagone. Développons des liaisons maritimes et aériennes régionales, faisons venir nos denrées de nos voisins, et exportons nos savoir-faire.
Soigner vite, attirer et garder des médecins
Attendre un an pour consulter un spécialiste est indigne. Nous devons rendre notre territoire attractif pour les médecins : logement, conditions de travail, accompagnement des familles. Nous devons également obtenir une habilitation pour encadrer l’exercice de praticiens formés hors de l’Union européenne, sous la responsabilité du CHU. Enfin, déployons sans délai la télémédecine, pour que chaque Martiniquais, où qu’il vive, accède aux soins.
Protéger nos terres et loger nos familles
La spéculation foncière vide la Martinique de ses enfants. Nous devons encadrer les loyers dans les zones tendues et inventer un bail antispéculatif adapté à nos réalités. Nos terres agricoles et nos bourgs ne doivent pas être livrés à la prédation d’un petit nombre. La terre de nos ancêtres doit rester entre les mains de ceux qui veulent bâtir ici l’avenir.
L’urgence d’agir
Nous n’avons pas besoin d’attendre une réforme constitutionnelle pour avancer. L’article 73 nous permet d’adapter nos lois, de demander des habilitations ciblées et d’utiliser des compétences déjà existantes. Les outils sont là. Ce qui manque, c’est la volonté politique et la clarté du cap. La Martinique n’est pas condamnée à subir. Elle peut décider, ici et maintenant, d’agir pour sa sécurité, son économie, sa santé, son logement, son avenir.
C’est une responsabilité historique. Nous n’avons plus le temps des débats stériles. Nous devons prouver, dès aujourd’hui, que la Martinique peut se gouverner et se transformer par elle-même, au bénéfice de toutes et de tous.
Par un lecteur dont l’identité a été dévoilée au journal.
les intertitres sont de la rédaction.