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    Home » Sargasses en Martinique : un épisode hors saison qui révèle une faille de gouvernance
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    Sargasses en Martinique : un épisode hors saison qui révèle une faille de gouvernance

    décembre 2, 2025Aucun commentaire
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    Un échouage inattendu et un territoire désarmé
    L’échouage massif de sargasses survenu fin novembre au Robert, en Martinique, a pris de court la municipalité et mis en lumière une vulnérabilité structurelle désormais difficile à ignorer. Traditionnellement, la période de novembre-décembre est dédiée à la maintenance des barrages, des barges et des moteurs. Les dispositifs sont alors à l’arrêt, relâchés pour être nettoyés et réparés, car les algues ne sont normalement plus attendues à cette période. Cette année, la réalité a contredit les habitudes. Les anses du Robert ont été touchées alors que la commune avait ses équipements immobilisés, rendant toute intervention en mer ou sur le littoral particulièrement difficile. Les conséquences ont été immédiates : nuisances olfactives fortes, émanations de H₂S, mobilisation de riverains exaspérés, pression publique sur les élus.

    Pour la deuxième fois en quelques mois, la mairie a dû faire face à une contestation organisée. Le collectif des riverains a dénoncé une gouvernance inefficace et une absence de suivi entre les différentes réunions. Les élus, en première ligne, se retrouvent pris dans un engrenage d’insatisfaction alors même que leurs moyens financiers et techniques restent limités.

    Une gestion trop communale pour un phénomène devenu permanent

    La lutte opérationnelle contre les sargasses repose presque entièrement sur les communes, qui doivent financer pelles amphibies, barges, filets, camions, carburant, entretien, équipes terrestres et maritimes, ainsi que de nombreuses interventions manuelles dans les mangroves pour protéger la biodiversité. Les coûts atteignent plusieurs millions d’euros par an pour une seule commune. Les dotations actuelles de l’État, de l’ordre de trois millions pour l’ensemble du territoire, ne permettent pas de couvrir les besoins réels.

    Dans un contexte où la saisonnalité du phénomène tend à disparaître, les mairies se retrouvent piégées dans un modèle de gestion qui n’a plus de prise sur la réalité. Les observations scientifiques confirment que le flux de sargasses s’étale désormais sur dix à douze mois. Autrement dit, la logique de « saison » n’a plus de pertinence, alors que les moyens, eux, restent calibrés pour un épisode ponctuel.

    La gouvernance elle-même apparaît insuffisante. Entre l’État, la Collectivité territoriale de Martinique, le GIP Sargasses et les communes, l’information circule mal, les responsabilités se chevauchent et la continuité de l’action fait défaut. Les riverains dénoncent systématiquement les mêmes manques : absence de présence sur le terrain, peu de décisions concrètes entre deux crises, compréhension limitée des urgences vécues par les habitants.

    Le nœud stratégique : agir en mer

    Un consensus existe pourtant depuis des années parmi les experts. Si les sargasses sont interceptées en mer, avant leur arrivée sur le littoral, l’impact peut être réduit jusqu’à 85 %. Les barrages efficaces, la surveillance maritime, les barges opérationnelles et la maintenance continue sont les clés d’une véritable prévention.

    Mais ces exigences supposent une présence en mer sept jours sur sept, des équipes dédiées, des moyens lourds, des équipements entretenus sans interruption et une coordination solide entre les différents services. À l’heure actuelle, aucun de ces prérequis n’est pleinement assuré. Les communes, isolées, ne peuvent maintenir seules un dispositif aussi contraignant.

    Un enjeu politique national

    L’épisode de novembre au Robert n’est pas seulement un problème local. Il révèle une crise de gouvernance qui dépasse largement les frontières de la commune et même celles de la Martinique. Il met en lumière la difficulté de l’action publique à s’adapter à un phénomène devenu permanent, et rappelle la fragilité du lien entre l’État et les territoires ultramarins.

    Faute d’un soutien massif et structuré, les mairies sont perçues comme défaillantes alors qu’elles manquent simplement des moyens permettant d’agir. La conséquence est un risque politique réel : montée du sentiment d’abandon, défiance accrue envers les institutions, multiplication des mobilisations locales, et instrumentalisation possible dans un contexte électoral déjà tendu.

    La situation sanitaire ajoute une dimension supplémentaire. Les émanations de H₂S, les effets sur la qualité de l’air et les risques pour les riverains exposent potentiellement la responsabilité des autorités publiques. Une absence d’action coordonnée pourrait être interprétée, à terme, comme une carence fautive.

    Ce que devrait être la réponse de l’État

    Pour éviter que ce type d’épisode ne se répète, plusieurs axes d’action apparaissent comme incontournables. D’abord, la mise en place d’un recours immédiat aux moyens de l’État : fonds d’urgence, soutien maritime, renfort logistique de la Sécurité civile. Ensuite, un changement d’échelle budgétaire avec un plan pluriannuel consacré aux sargasses, doté de montants adaptés à la réalité du terrain et non aux anticipations du passé.

    Enfin, une refonte de la gouvernance est nécessaire. Clarifier les responsabilités, associer les riverains aux décisions, renforcer le pilotage préfectoral, professionnaliser l’anticipation et imposer une maintenance glissante, plutôt qu’un arrêt total du système en fin d’année, permettraient de redonner de la cohérence à l’action publique.

    L’épisode du Robert rappelle une vérité simple : les sargasses ne sont plus un accident météo, mais un phénomène structurel. Le traitement de cette crise requiert une réponse qui dépasse la seule échelle communale. La question qui se pose désormais à l’État est claire : souhaite-t-il continuer à improviser au rythme des échouages, ou organiser enfin un dispositif pérenne à la hauteur d’un défi devenu permanent dans les Antilles françaises ?

    Jean-Paul BLOIS

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