Après des années de déforestation effrayante sous l’égide de Bolsonaro, le Brésil de Lula organise ces 8 et 9 août un sommet international pour la forêt amazonienne. Un enjeu crucial qu’Emmanuel Macron semble pourtant dédaigner.

Mis à part les centaines de milliers de morts du Covid – dont beaucoup auraient pu être évitées sans sa politique irresponsable –, l’Amazonie a été l’un des marqueurs forts du régime de Jair Bolsonaro au Brésil. On se souvient de ces alertes effrayantes sur l’avancée de la déforestation que l’ex-président n’a cessé d’encourager, tout ce qui permettait de faire de l’argent était pour lui bon à prendre, quelle que soit son origine. Pourquoi accorder tant d’importance à cette forêt tropicale ? Elle est la plus grande réserve de biodiversité au monde et elle joue un rôle fondamental dans la stabilité climatique régionale et mondiale en aspirant le carbone dans ses sols et en relâchant de l’oxygène dans l’atmosphère, ce n’est pas rien. Sans elle, l’humanité perd une alliée cruciale dans la lutte contre le dérèglement climatique. D’où le soulagement de nombre de spécialistes et défenseurs de l’environnement quand Lula a remplacé Bolsonaro à la tête du Brésil.

La déforestation ne s’est pas arrêtée d’un coup, impossible, trop de projets ont été engagés, mais au moins son rythme a-t-il ralenti. Et surtout la sauvegarde de l’Amazonie devient un projet à part entière grâce à ce sommet qui, à Belém cette semaine, réunit pour la première fois les huit pays qui ont cette forêt en partage. Pas sûr que Paris y joue un grand rôle puisque Emmanuel Macron n’a pas prévu de se déplacer alors même que la France a une responsabilité en Amazonie via la Guyane. Une absence incompréhensible quand on sait l’enjeu que représente cette région : on ne peut décemment se dire soucieux des défis environnementaux et bouder un tel rendez-vous. Car celui-ci ne doit en aucun cas se contenter d’être symbolique. C’est une véritable vision du monde qu’il importe de défendre durant ces deux jours, comme le prônent les plus ardents défenseurs de la forêt. Une vision du monde qui ne sacrifie pas l’humanité à long terme pour des profits pétroliers, miniers ou agricoles qui ne font qu’entretenir la surconsommation et l’épuisement programmé des ressources naturelles.

Source: Libération et site de la Ligue des droits de l’homme.


Message lu au nom du président de la République française.


Monsieur le président Lula, Messieurs, les présidents,

Je vous remercie chaleureusement pour l’organisation du sommet pour l’Amazonie et regrette de ne pas pouvoir être parmi vous. Mais j’ai tenu à vous adresser ce message de soutien et à confirmer l’engagement fort de la France pour la protection des forêts et de l’Amazonie en particulier.

Vous le savez autant que moi, et je l’ai rappelé au one  Forest summit de Libreville, la forêt est dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité.

Les scientifiques sont clairs : en 2022, 4 millions d’hectares ont disparu des forêts primaires tropicales qui stockent le plus de carbone et de biodiversité à l’échelle de la planète. Ce sont 2,5 gigatonnes d’émissions de CO2 qui ont été générées en plus, soit l’équivalent d’une année d’ émissions fossiles de pays comme l’Inde. Il est urgent d’agir pour protéger nos forêts, de mettre un terme à la déforestation.

Pour cela, il faut trouver des solutions concrètes à nos problèmes communs, non pas en mettant sous cloche, les forêts tropicales mais en associant les populations qui vivent dans la forêt de la forêt, et qui en sont les premières gardiennes. De nombreux engagement ont été pris : à Glasgow en 2021, nous nous sommes engagés à stopper la déforestation d’ici 2030 à Montréal en 2022, nous nous sommes engagés à sauver 30 % des terres et des mers mais nous devons aller plus loin.  

Il est impératif de mener ce combat de manière intégrée, de lutter à la fois contre les fléaux de la déforestation, de la pollution et de l’orpaillage illégal en Amazonie, tout en défendant les populations qui la peuplent. La France en tant  qu’état amazonien, fait face a aux mêmes défis sur son territoire Guyanais, et c’est la raison pour laquelle je suis particulièrement heureux de la participation de la France à ce sommet. En effet, c’est combat ne peut être que collectif et régional et je remercie en particulier la Colombie, qui a accueilli il y a quelques semaines, le sommet préparatoire de Letitia.

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