:Le 8 septembre, François Bayrou présentera son plan de redressement budgétaire au Parlement. Entre réduction du déficit, gel des dépenses et pression internationale, le Premier ministre joue gros.
Un vote de confiance décisif
Le Premier ministre soumettra son discours de politique générale au vote de confiance (art. 49-1). Objectif : valider un plan de quatre ans pour ramener le déficit de 5,4 % en 2025 à 4,6 % en 2026.
Des chiffres contestés
L’effort budgétaire est annoncé à 44 milliards d’euros. Mais ce calcul s’appuie sur une projection « contrefactuelle » (déficit de 5,9 % si rien n’était fait), et non sur 2025. L’ajustement réel serait plutôt de 24 milliards.
Gel des dépenses de l’État
Les dépenses seront stabilisées en valeur par rapport à 2025. Deux exceptions :
– la défense (+6,7 Md€)
– la charge de la dette, en forte hausse (de 59 à 67 Md€).
Sécurité sociale sous pression
Avec un déficit attendu de 22 Md€, la Sécurité sociale sera mise à contribution :
– gel des retraites et prestations sociales en 2026 (7 Md€ d’économies)
– doublement de la franchise annuelle à 100 €
– restrictions sur les affections de longue durée et les transports sanitaires.
Un signal au FMI et aux marchés
La stratégie s’inscrit dans la continuité de la politique de l’offre lancée par Emmanuel Macron. Elle vise à rassurer marchés et FMI, inquiets de la soutenabilité de la dette française. Mais elle pèsera surtout sur les ménages les plus fragiles.
Bayrou joue donc une double survie : politique, à l’Assemblée, et financière, sur la scène internationale.
Jean-Paul Blois



