Les deux protagonistes ont échangé de vifs arguments dans le colonnes de notre journal.

Aujourd’hui, voici ce qu’avait écrit Daniel Boukman:  sous le titre « 22 Mai : quand le vice cherche à rendre hommage à la vertu » (H1613 du 23 mai 2014)

 

 

  • Ce titre, déformation volontaire d’une maxime de La Rochefoucault (1), a été choisi pour dénoncer la mascarade mise en scène par Tous Créoles. Cette association promet pour le 22 mai « un riche programme » pour commémorer l’« abolition » de l’esclavage (2) Les descendants des esclavagistes békés organisent leur commémoration au Musée de la banane dont est prévue une visite guidée visant à « faire aussi comprendre comment la banane a été à l’origine d’une paysannerie nouvelle et a fait fonctionner l’ascenseur social à la Martinique » (3). Avec quelle indécence cela est annoncé quand on sait que certains membres de la secte békée (et non des moindres) aux crimes de leurs ancêtres aux temps maudits de l’esclavage, ajoutent ceux qu’ils commettent aujourd’hui, en empoisonnant par épandages répétés, le peuple martiniquais. Et pour parfaire le double jeu dont Tous Créoles sait si bien jouer, il est prévu la présentation d’un écrit de Victor Schoelcher suivie une conférence-débat sur le thème « D’une déshumanisation (sic) à la fusion d’une Culture créole solide et fraternelle » et d’une exposition-vente de deux ouvrages : 1848 chronique de l’abolition de l’esclavage de Gilbert Pago et Dékrè labolisyon lesklavaj traduction en créole du décret du 27 août 1848 par Rodolf Etienne. La couverture de cet ouvrage précédemment cité, reproduit un tableau du peintre français, François Biard, réalisé en 1849 et conservé au Musée National du Château de Versailles. En l’utilisant pour illustrer son tract, Tous Créoles s’en approprie le message idéologique… Dans un prochain article, il vous sera proposé une radiographie de ce tableau (4).. Daniel Boukman

 

  • Notes 1. 
  • L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu , comme l’écrivit La Rochefoucault (1613 – 1680), écrivain et mémorialiste français, auteur de Maximes.
  • 2. Le terme le plus approprié pour nommer cet évènement est « fin du système esclavagiste » ; en effet ce crime contre l’humanité est le fait d’un processus  qui a eu un commencement et une fin qui relèvent de causes objectives. S’obstiner à parler d’abolition , c’est implicitement sous-entendre qu’il y a eu des « abolitionneurs » et des « abolitionnés » , les premiers au coeur débordant de générosité, les second, grâce à ces belles âmes, passivement délivrés de leur servitude…
  • 3. Extrait du tract diffusé par Tous Créoles..
  • 4. Lors des festivités du 150ème anniversaire de la fin du système esclavagiste, ce tableau déménagé rue Oudinat au ministère des DOM, a servi de toile de fond à des cérémonies officielles… Sa reproduction par la suite a été utilisée comme couverture de divers ouvrages (dont celui de Rodolf Etienne) et autres documents destinés aux établissements scolaires.
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