Ce vendredi matin, une convention tripartite a été signée à l’hôtel de la CTM dans le cadre de la visite du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. L’objectif est de mettre un frein solide au trafic de drogue avec l’acquisition par l’aéroport Aimé-Césaire de deux scanners millimétriques.
Arrivé jeudi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a commencé sa tournée ultramarine. Dès hier, le locataire de la place Beauvau a participé à une réunion de travail sur les trafics illicites dans la zone Martinique. Il a ainsi rencontré les forces de l’ordre responsables de la surveillance du trait de côte et de la défense du littoral. Dans la foulée, Bruno Retailleau a annoncé le renfort de l’OFAST.
Ce jeudi, c’est avec le président de la CTM, Serge Letchimy a passé le début de la matinée. Une rencontre d’une demi-heure entre les deux hommes dans le bureau du président à la CTM. Il s’est ensuivi la signature d’une convention de financement relative à l’installation de deux scanners millimétriques à l’aéroport Aimé-Césaire.
Des scanners à 800 000 euros pour l’aéroport
Il ne s’agit pas de la première rencontre entre le président de la CTM et le ministre de l’Intérieur. Ils s’étaient entretenus à Paris à la suite d’une interpellation de Serge Letchimy.
« Il m’avait dépeint une situation qui à l’époque était peut-être minimisée. C’est la raison pour laquelle je suis venu en Martinique »
explique Bruno Retailleau. Il n’est pas venu les mains vides. Les deux scanners qui seront installés à l’aéroport ont été co financés par l’État et la CTM à hauteur de 800 000 euros. Le ministre de l’Intérieur a souligné que l’État ne doit pas être le seul à prendre en main la question du trafic illicite de stupéfiants. « Ce combat, on doit tous le mener ensemble. On s’attache à avoir une stratégie globale le plus loin possible en mer. » Le ministre en a profité pour préciser l’annonce du renforcement des forces de l’ordre. Il faudra compter sur la mise en place d’un drone longue portée, sur l’arrivée d’une nouvelle brigade centrée sur l’investigation. « Cette signature montre que nous ne sommes pas l’un en face de l’autre. Nous sommes là au service de la République. »
Outre ces mesures, sur proposition de Serge Letchimy, une conférence régionale pour la sécurité devrait voir le jour en 2026. Une douzaine d’États de la zone Caraïbes seront invités.
« Devant des trafics d’armes et stupéfiants qui ne connaissent pas des frontières, il faut une mobilisation internationale entre les pays qui produisent, les pays de transit et les pays consommateurs. C’est une proposition qui peut porter ses fruits. La Martinique vaut beaucoup mieux que d’être livrée à ces trafiquants.»
Une puissante démonstration anti drogue et anti arme
Devant la montée des volumes des armes et de drogues qui circulent dans et au large de la Martinique, Serge Letchimy avait tiré la sonnette d’alarme auprès du ministère de l’Intérieur. Son appel a été entendu, se réjouit le président. « Les orientations prises me semblent très intéressantes. Il faut éviter que la violence, le trafic d’arme et de drogue se légitiment socialement et économiquement. Ce serait une catastrophe. » Le président souhaite faire du reste de cette année 2025, une puissante démonstration anti drogue et anti arme. « Il y a 50 points d’entrée de drogue en Martinique dont 14 hyperactifs. »
Pour Nathalie Sébastien, présidente du directoire de la Samac (Société aéroport Martinique Aimé-Césaire) ravie par la signature de la convention, ces deux scanners viendront compléter l’offre sécuritaire déjà en place à l’aéroport. La présidente affirme que cette nouvelle étape de sûreté n’affectera pas la fluidité de l’aéroport.
« Ils seront dans le flux de ce qui existe actuellement. Les deux scanners seront installés entre le contrôle police et le contrôle portique. On sera dans un continuum de contrôle au départ des passagers. »
Ils seront opérationnels au deuxième semestre 2026.
Selon nos confrères du Monde, 42 tonnes de produits stupéfiants ont été saisies au large de la Martinique depuis le début de l’année. Bruno Retailleau poursuivra sa visite en Martinique en allant à la rencontre des policiers. Une plaque en l’honneur d’Arnaud Beltrame sera dévoilée. Le gendarme avait perdu la vie lors d’une prise d’otages en 2018 dans un supermarché de Trèbes en Occitanie. Après la Martinique, c’est vers la Guadeloupe que le ministre de l’Intérieur s’envolera dès demain.
Laurianne Nomel