Une crise humanitaire au bord de la rupture
« Nous sommes très proches d’une famine réelle, réelle et désespérée à Gaza… », avertit le journaliste israélien Haviv Rettig Gur.
Son constat rejoint celui des agences humanitaires. Le Programme alimentaire mondial estime que plus de 80 % de la population vit en insécurité alimentaire grave. Dans le nord de l’enclave, certaines zones sont à la veille d’une famine. L’UNICEF alerte sur la hausse spectaculaire des cas de malnutrition aiguë sévère chez les enfants. L’OMS souligne que l’effondrement des réseaux d’eau, d’électricité et de santé aggrave encore la situation.
En Israël, un mur d’incrédulité
« Il est difficile d’en convaincre les Israéliens, car tout ce qu’on leur a dit à ce sujet pendant 22 mois n’était que fiction… Il faut les réveiller », poursuit Rettig Gur.
En Israël, la perception de la crise humanitaire reste distante. Après près de deux ans de guerre, l’opinion publique est épuisée par les alertes et focalisée sur des enjeux perçus comme prioritaires : la sécurité, la libération des otages, la menace aux frontières. Les rapports internationaux, parfois contestés ou jugés exagérés, ont entamé la confiance.
Un enjeu politique autant qu’humanitaire
Pour Rettig Gur, alerter sur la famine à Gaza ne relève pas seulement de la compassion. La crise pourrait avoir des répercussions directes sur Israël : Les alliés occidentaux font face à des opinions publiques de plus en plus critiques; Un constat officiel de famine pourrait isoler Israël diplomatiquement. La dégradation humanitaire pourrait nourrir une radicalisation durable à Gaza.
Un appel à « réveil »
Ce que demande le journaliste, c’est un réalisme lucide : ignorer la famine à Gaza n’épargnera pas Israël de ses conséquences. Reconnaître la gravité de la situation pourrait éviter des tensions diplomatiques accrues et, à terme, favoriser un climat plus propice à la sécurité et à la stabilité.



