Vous êtes sans doute très nombreux à vous rappeler ce petit livre à couverture blanche que vous gardiez soigneusement dans vos cartables et qui vous était si précieux en orthographe d’usage. Car la langue française ,pour bien l’écrire vous soumet à des règles auxquelles vous ne pouvez échapper . Je ne suis pas polyglotte et je ne prétends pas connaître toutes les langues vivantes parlées sur notre planète, mais je peux affirmer au risque de me tromper ,que le Français s’avère une des langues les plus difficiles, notamment dans son orthographe à cause des bizarreries qu’elle présente.

En effet, outre les noms féminins qui posent un problème quant à leur terminaison, il existe des règles incontournables comme celle du (m) devant(m, b, p) : elle se retrouve dans les mots suivants : immeuble, embûche, emploi, Il en est de même pour le doublement de (s) entre deux voyelles pour avoir le son (se) comme dans le mot nasse, lisse, assuré ou encore (cossu).
Sans se reporter à une règle, il existe des mots qui surprennent par leur graphie . N’oublions pas que la langue française a des racines latines, grecques, voire germaniques et rien d’étonnant de voir des mots qui renferment un (h) muet, ex : catholiques, prothèse, pathologie.

Quant aux mots qui doivent doubler les consonnes, à quel moment doit-on le faire ? Certains ne se laisseront pas abuser, il leur suffira de rechercher la racine du mot EX atterrir, affoler, apporter, allumer, addition, accident, allumer, aggraver.
Ce n’est pas aussi simple d’écrire le français. Cette langue ne s’écrit pas phonétiquement comme certains pourraient le penser. Le son(fe) le prouve. Ainsi le mot phare le prouve tout comme le mot éléphant. Il en est de même du son (ke) qui peut s’écrire avec un (k) ex : klaxon, kidnapper, ou avec un (C) carton ou avec un (Q) quantité.
Contrairement au créole, où l’on écrit tout ce que l’on entend, la langue française présente des bizarreries quant à la terminaison de mots qui sont muettes à l’oreille et qui font partie de leur graphie C’est le cas de canard, jars, croc, etc… On ne pourrait accéder à la classe de 6ème de collège sans ne pas connaître le pluriel des noms en (al) ou en (ail) avec leurs exceptions. Et ces dernières, on devait les connaître sur le bout des doigts.
Quant au son (in), tantôt, il s’écrit (ein) ou, (eim), ou (ain), aim
Même si le Bled présentait une série de ces mots avec des exercices appropriés, il n’en demeure pas moins vrai que c’est en lisant que l’on enregistre ces graphies et qu’on les acquiert .
On pourrait ajouter à cette liste, le son(é) qui peut s’écrire tantôt (et) comme ilet, ou (ai)
Comme balai, ou (ey) comme bey ou encore (ez) comme chez.
Comme par magie, certains mots se terminant par (ai) se prononçant (é),se transforment en (è) lorsqu’on lui ajoute la lettre (e) Exemple un lai, une laie
Une autre bizarrerie que l’on pourrait relever, ce sont des noms masculins qui se terminent par(ée)
Exemple ; un lycée, un musée

Alors que ce sont les noms féminins en (é) qui se terminent par(ée) EX Une fée
Le Bled avait aussi sa page d’homonymes et d’homophones ainsi que des exercices appropriés. Il invitait l’écolier à bien écrire : fois, ver, père, mère, selon la phrase qui les contenait
Je vous fais grâce des accents aigus, grave ou circonflexes, des traits d’union, de la cédille, sans oublier le pluriel des noms composés et les adjectifs qui indiquent une couleur.
En tant qu’enseignant, j’ai beaucoup utilisé avec mes élèves ce petit livre qui les aidait à affronter les difficultés orthographiques de la langue française .
Ils avaient droit chaque semaine en classe de 6ème et de 5 ème à leur dictée. Grâce au Bled, ils amélioraient leur orthographe et parvenaient même à faire de l’autocorrection. Le BLED était devenu leur sésame.

J’ignore quelle méthode appliquent mes jeunes collègues d’aujourd’hui mais je m’aperçois au vu de certaines correspondances qui me tombent sous les yeux, les écrits de leurs élèves sont criblées de fautes d’orthographe. D’aucuns prétendent que les sms en sont la cause. Les messages qu’ils envoient sont rédigés à base d’icônes, d’émojis, de stickers ou d’abréviations.
Finies les cartes de vœux, les cartes postales ! Un sms suffit pour souhaiter une bonne année, un joyeux anniversaire.
Quoiqu’en pensent certains, le bac aurait eu plus de valeur si le bachelier était capable d’écrire une demande d’emploi ou une lettre de motivation sans la moindre faute d’orthographe.
C’est pourquoi ,je suis pour que l’on mette au programme du bac, la dictée comme épreuve éliminatoire. Cela éviterait que l’on ait un baccalauréat au rabais et ainsi nos facs accueilleraient des étudiants de qualité .

Jean ABROSI

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