La Ferme de Perrine n’est plus. Vive le Vilaj péyi. En effet, c’est une nouvelle structure qui a pris place dans les locaux de l’ancien point de loisirs. L’endroit dédié à l’agriculture et à l’artisanat locaux a attiré pour sa première journée d’ouverture plusieurs centaines de curieux.
Des châteaux gonflables à l’entrée pour séduire les enfants. Un peu plus loin des tables de pique-niques pour déguster sur le pouce les produits achetés tout près. Une queue d’une dizaine de personnes se forme. Tous attendent leur tour pour se faire servir par les bouchers. De l’autre côté, c’est pour les légumes et fruits péyi qu’ils font la queue. Bref, Vilaj péyi a fait le plein ce samedi. Opéré par la Codem (Coopérative des éleveurs bovins de la Martinique), le village qui se réclame couleurs locales occupe le site de l’ancienne Ferme de Perrine au Lamentin. Le village a ouvert ce samedi matin. Selon André Prosper, président de la Codem plus de 500 personnes ont déjà franchi les portes du village. Un succès pour André Prosper.

Vilaj’ péyi a pour ambition d’allier la filière viande et la filière végétale.
« Nous avons mutualisé dans le cadre du développement de notre agriculture nos moyens avec la coopérative Jardins et vergers tropicaux pour donner cette magnificence tant attendue à la production locale. »
C’est un projet qui a mis un an à prendre vie. « On a eu la chance de trouver ce site. Nous avons repris cette structure en associant toute la partie carnée et le végétal. » Selon le président de la Codem, ce village est aussi une vitrine pour les jeunes agriculteurs. En effet, il est prévu que chaque samedi, des agriculteurs soient présents et partagent leur expérience.
Du pré à l’assiette
Quant à la production locale écoulée dans les grandes surfaces : « On n’est jamais prophète en son pays. Qui peut mieux qu’un agriculteur mettre en valeur sa production. C’est vrai que nous travaillons avec les grandes surfaces mais avec cette structure nous avons la possibilité de proposer des produits du pré à l’assiette. » L’objectif est de rapprocher le consommateur du producteur et créer une véritable identité du produit martiniquais.

« Nous avons un projet qui va fonctionner du mardi au samedi et prochainement certainement le dimanche de façon à satisfaire la demande de la population. »
Œuf, rouelle de cochon, cuisse de poulet, viande de cabri, Vilaj péyi ne fait que la part belle au produit brut, la structure propose des produits transformés à l’instar d’un café 100% martiniquais ou de boissons issues de brasseries locales.
Le choix est grand dans cette grande épicerie locale. René lui, est circonspect devant la barbadine. « C’est un fruit ou un légume ? » Devant l’offre pléthorique du village, René et sa femme Marie peinent à arrêter leur choix. Le couple est venu de Sainte-Luce pour l’ouverture du Vilaj péyi. Mais ce n’est pas le mystère de la barbadine qui a refroidi les ardeurs du couple. « Il y a de bons produits mais je trouve que ça reste cher malgré le fait qu’il n’y a ni octroi de mer ni le transport. Mais ce sont des artisans et je comprends qu’ils aient une marge à faire. »
La coopérative Codem compte 115 éleveurs auxquels il faut ajouter 70 agriculteurs pour Jardins et vergers tropicaux.
Laurianne Nomel



