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    Home » « Xénophobie » et « misoxénie » Wélélé à l’Anse Couleuvre.
    Tribunes

    « Xénophobie » et « misoxénie » Wélélé à l’Anse Couleuvre.

    janvier 28, 2021Aucun commentaire
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    Ali Babar Kenjah


    Les événements récents qui se sont déroulés à l’anse Couleuvre, créant le buzz autour d’une altercation opposant des campeurs martiniquais, militants de la mouvance RVN, à un groupe de touristes dont les bagages ont été jetés à la mer, ont suscité une levée de boucliers dénonçant un acte de racisme. J’aimerais commenter ici cette accusation.
    Tout d’abord, pour reconnaître que cet acte peut être qualifier de xénophobique. Pour ensuite interroger cette « xénophobie », en la rattachant à une interprétation étymologique rigoureuse. En effet, on traduit généralement « xénophobie » par « haine de l’étranger ». Or, en grec, « phobos » ne désigne pas « la haine », mais « une peur panique ». En fait,
    « xénophobie » devrait être traduit par « peur de l’étranger » ; le radical indiquant la « haine » (miso-) donnantéventuellement«misoxénie»pourtraductionlittéralede«hainede
    l’autre ». Ce terme, je l’ai composé pour rendre compte de l’ambiguïté des interprétations quant à une restitution loyale des incidents. Ces jeux de mots étymologiques, adossés à des tournures d’esprit précises, nous offrent l’opportunité salutaire d’un précieux recul dans l’analyse du monde tel qu’il est…
    Certes, les déchaînements de la haine passent souvent par l’expérience préalable d’une peur angoissante. Mais, en toute logique, on ne saurait confondre ces deux niveaux de vécu. Si elle peut y conduire, la peur n’est pas la haine. Or, la peur est le sentiment dominant la planète actuellement. C’est un sentiment né de la pandémie, savamment instillé, nourri, entretenu, dans le but d’affaiblir les résistances et d’imposer partout le contrôle sécuritaire de l’Etat, selon le modèle de société dont le PC chinois fait actuellement la promotion active.
    A ce titre, cette peur institutionnellement entretenue s’apparente à une politique de la terreur. Terroriser les populations, pour les contraindre à valider les tendances illibérales, les populismes guerriers et les programmes antisociaux de la guerre économique mondiale. Ainsi, les forces de l‘ordre sont actuellement prioritairement mobilisées dans le harcèlement répressif des manifestations festives, la fête et le partage convivial symbolisant la résistance à l’ordre nouveau qui nous menace.
    « Nous sommes en guerre » a proclamé E. Macron. Cela lui donne tous les droits de mettre entre parenthèses le Droit. Cela lui ouvre, à lui et à son administration, l’opportunité d’imposer, à tous, l’arbitraire de décisions à géométrie variable, avec pour principale conséquence de priver les plus faibles des ressources de leurs urbanités solidaires. Alors que nous ne sommes pas maîtres des décisions relatives à notre carnaval (malgré la mascarade des négociations), le pouvoir parisien – pour complaire aux intérêts économiques – contrevient à son propre principe de précaution et livre notre espace micro insulaire à la menace qu’il prétend combattre, en autorisant près de cent mille touristes à braver les contraintes générales, pour venir profiter du soleil et prendre du bon temps.
    Face à ces atteintes gravissimes à nos droits élémentaires et à notre sécurité sanitaire, notons que les réactions au terrorisme d’Etat, prenant des formes variables, atteignent une ampleur inédite sur la planète. Notons également que la peur de l’étranger (xénophobie) se répand à

    l’échelle mondiale. Wikipédia recense des actes de xénophobie liés au Covid au Cameroun, en Egypte, au Nigeria, au Canada, aux Etats-Unis, en Chine, en Corée du Sud, à Hong Kong, en Israël, au Japon, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, au Vietnam, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Allemagne, en Finlande, en Espagne, en Hongrie, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Russie, en Ukraine et… en France ! On ne saurait qualifier de malsain cet inventaire hétéroclite, sans fustiger les ordonnateurs officiels de cette distanciation sociale et culturelle organisée.
    Ceux qui ont mis en œuvre ce chaos général, nous imposant de suivre comme des moutons les errements confus de leurs contradictions, tout à la défense de leurs privilèges vacillants, portent la responsabilité majeure de la suite des événements. Ceux qui acceptent le fait que, dans ce contexte de crise généralisée, une communauté comme la nôtre puisse encore être dirigée par l’arbitraire d’un gouverneur envoyé, ou par le fait du prince exécutif, s’exposent aux camouflets et aux démentis de réponses de plus en plus radicales. Ceux qui escomptaient la soumission du peuple et sa complicité dans la prostitution du pays, feront les frais de leur naïveté dans l’analyse du rapport de force. Ignorer le ressentiment né de la corruption du dossier chlordécone, de son impact au sein de la jeunesse, c’est se préparer des lendemains qui brûlent, des soirées molotov au parfum lacrymogène, et un réservoir de haines que nul
    ne saura contenir. Conjugué à la vague mondiale des populismes nationalistes, ce ressentiment alimente une expression renouvelée de l’autochtonie (le lien à la terre natale), sentiment renforcé par la nature insulaire de notre identité et par les menaces qu’elle affronte pour s’affirmer.
    Les incidents de l’Anse Couleuvre, pour regrettables qu’ils soient, ne sont qu’un épisode du nouveau cycle de lutte qui s’est engagé, dans le contexte mondialisé d’une guerre
    « sanitaire », pour la reconnaissance de nos droits autochtones à définir nous-mêmes les conditions de notre sécurité (matérielle, sanitaire, alimentaire). Dans cette guerre qu’on nous impose, sé pa ansèl manman ka fè yich méchan ! Souffrez, indignés hypocrites, qu’à rebours de vos courbettes subalternes, des enfants du pays expriment leur colère et manifestent leur détermination à prendre possession de leur propre héritage. Rien n’est pire que d’être traité en décor, d’entretenir la posture stérile du spectateur. Car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse…
    Je salue ici la sagesse des touristes qui n’ont pas porté plainte. A travers ce geste d’apaisement, je veux croire qu’ils ont compris qu’ils n’étaient pas mis en cause à titre personnel. Mais que, dans une dimension systémique, leur désir d’exotisme et leurs choix consuméristes étaient manipulés par des intérêts néocoloniaux prédateurs, qui tendent à nous fragiliser, à nous marginaliser et à nous exclure de notre propre pays. L‘heure viendra des retrouvailles apaisées. L’heure viendra de la dignité partagée. Pour l’heure, il s’agit de mettre les deux pieds dans le plat de lentilles…

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